Lire (et comprendre) ce qui se passe chez nous et ce qui se passe ailleurs

Quand certains compatriotes condamnaient le régime de Kinshasa au sujet de sa non-participation à la conférence des  »donateurs » à Genève, la Syrie était bombardée par une partie de ces  »décideurs ».

Une centaine de missiles était tirée sur la Syrie. Pourquoi,  »les donateurs-décideurs » peuvent-ils tirer des missiles sur la Syrie et accorder  »l’aide humanitaire » aux Congolais(es) ? Pourquoi peuvent-ils s’en prendre (mensongèrement) à l’armée arabe syrienne qui aurait tué 40 enfants en recourant aux armes chimiques et non au  »Cheval de Troie » de Kinshasa et à son mentor qui, depuis plus de deux décennies, sont utilisés dans une guerre raciste causé la mort des millions des Congolais(es) ?

Lire (et comprendre) ce qui se passe chez nous et ce qui se passe ailleurs, établir des liens intelligents entre la destruction de la Syrie et la guerre de basse intensité menée par les anglo-saxons au Congo-Kinshasa n’est pas un point fort chez plusieurs compatriotes Congolais. Ils croient facilement que le Congo-Kinshasa a un destin particulier. Dans le cas contraire, ils se seraient rendus à l’évidence que c’est le même Etat profond qui produit le même système qui sème la mort et la désolation partout. Et qu’il n’est pas capable d’une  »aide humanitaire ». C’est du bluff ! Cette  »fausse aide » est une tactique cherchant à compromettre les luttes pour l’autodétermination et la souveraineté du Congo-Kinshasa menées par les minorités congolaises organisées et conscientes par les acteurs d’un système orchestrant  »la guerre de tous contre tous ».

Bruno Guigue le connaît quand il écrit :  » »En réalité, la politique belliciste d’un Occident en mal d’hégémonie pourrit tout ce qu’elle touche. Elle brandit les droits de l’homme, mais c’est pour soutenir les terroristes. Elle chante les louanges du droit international, mais c’est pour mieux l’anéantir. Elle parle de démocratie, mais elle la viole à domicile tout en déniant aux autres nations le droit à l’autodétermination. Quand Macron annonce qu’il va « punir » le président syrien lors d’une conférence conjointe avec le prince héritier d’Arabie saoudite, il se moque du peuple français. La triplette belliciste USA/France/Grande-Bretagne est comme la grenouille qui veut être plus grosse que le bœuf. Elle s’imagine qu’elle est le centre du monde alors qu’elle en est l’appendice. Elle est seulement le club de l’oligarchie occidentale, mais elle se prend pour la « communauté internationale ». Et lorsque le monde assiste médusé à une fanfaronnade où le criminel le dispute au grotesque, elle s’imagine qu’elle a remporté une victoire. »

Le Congo-Kinshasa n’est pas une île. Il n’a jamais été épargnée par la mondialisation marchande. Les questions que ce pays pose ou auxquelles il est confronté ne sont pas souvent différentes de celles des autres pays du monde, victimes de l’impérialisme et de l’hégémonie occidentale. Au Nord, le procès contre l’impérialisme moderne a déjà commencé (pendant que nous, Congolais(es), nous nous accusons en soutenant que nous cherchons de boucs émissaires à nos misères) et il est reconnu coupable. Neik Clark en parle quand il écrit :  »Lors de mon allocution, j’ai souligné à quel point il était important que les attaques, les interventions et les campagnes de déstabilisation dirigées par les États-Unis contre des États souverains au cours des 20 dernières années s’inscrivent dans le cadre de la même guerre, une guerre menée en vue d’une domination mondiale totale. Les pays indépendants, riches en ressources naturelles et généralement dotés de gouvernements et d’économies socialistes/socialisants qui n’étaient pas contrôlés par des sociétés multinationales, ont été ciblés, un par un. Dans chaque cas, les dirigeants des pays concernés ont été diabolisés sans relâche. On les appelait des dictateurs, même si, dans le cas de Hugo Chavez et Slobodan Milosevic, ils avaient remporté de nombreuses élections démocratiques et opéraient dans des pays où les partis d’opposition fonctionnaient librement. » Partager cette pensée ne signifie pas céder au manichéisme d’un  »Nord » fondamentalement  »mauvais » et d’un  »Sud » vierge. Non. L’impérialisme intègre  »les nègres de service » dans son mode opératoire. Kaguta Museveni, Paul Kagame et leur  »Cheval de Troie » infiltré au Congo-Kinshasa peuvent être cités comme exemple. (Il arrive que ces  »nègres de service » aient aussi leurs  »porteurs de valise » au Nord comme en témoignent Jacques Hogard (dans Les larmes de l’honneur. 60 jours dans la tourmente du Rwanda, 2016) ou Pierre Péan (dans La République des mallettes. Enquête sur la principauté française de non-droit, 2011).

Il est donc important d’avoir une vue d’ensemble sur ces questions et sur les liens qu’elles entretiennent (au Nord et au Sud, à l’Est et à l’Ouest). Cela en vue d’y trouver des issues possibles qui soient à la fois locales, nationales, africaines et mondiales.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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