Finalement, la politique dans sa brutalité n’a pas eu raison de la belle amitié ainsi que de l’unité idéologique entre le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sama Lukonde Kyenge, et son ami et mentor, Dany Banza, initiateur de ACO (avenir du Congo), parti membre du G7 au nom duquel il siège au gouvernement depuis décembre dernier. Le ministre de la Jeunesse et des Sports pris entre deux feux, Majorité présidentielle (MP) et les partis frondeurs (G7) a finalement choisi la fidélité à la trahison en déposant le mardi 22 septembre 2015 sa démission auprès du premier ministre Matata. Il y a 48 heures, il était pourtant aux côtés du chef de l’Etat dans la délégation qu’il conduisait à Brazzaville lors de la clôture des jeux africains le samedi 19 septembre.

La RTNC chaîne propagandiste du pouvoir, qui l’est de plus en plus en cette période politique trouble, avait d’ailleurs largement montré l’image du ministre aux côtés du président Kabila. La commentant comme un soutien indéfectible à Joseph Kabila au détriment de Danny Banza. Cela avait conduit plusieurs observateurs à conclure que le jeune ministre avait fait le choix de rejoindre la MP dans sa vendetta contre ses anciens sociétaires du G7 (PDC, MSR, ARC, ACO, MSDD, UNAFEC et UNDADEF). Son nom avait même été cité dans la dissidence orchestrée dans ACO par le député national Patrick Bologna aidé en cela par la MP. Tout ceci était donc faux. Sa démission étant effective à partir de ce jour. Voilà qui va mettre du baume au cœur de Danny Banza, engagé à faire respecter la Constitution et à promouvoir une alternance pacifique du pouvoir en 2016. La démission du ministre Sama, la 3ème enregistrée par le gouvernement, vient encore une fois de faire accréditer la thèse selon laquelle, la dissidence du G7 de la MP est un véritablement séisme politique qui fragilise à la fois le camp présidentiel mais surtout les institutions de la République : l’exécutif est le premier à en pâtir.