Rossy, pourquoi, vous les grands insoumis, êtes-vous comme ça ?

Rossy Mukendi Tshimanga, dis-moi, pourquoi, vous les insoumis, vous êtes comme ça ?

Ton aîné Vincent Machozi pouvait sauver sa vie en prolongeant son séjour aux USA !

Il savait qu’il était traqué comme une bête sauvage sur la terre de ses ancêtres. Il est retourné auprès des siens. Car, il se savait investi d’un message. Il devait avertir les siens, tous les siens.

Si nous l’avions majoritairement écouté, tu ne serais peut-être pas mort ! Vincent avait compris. Il disait :  »On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les Congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui ce passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours. »

Croyant bien faire les choses, nous avons fermé les oreilles  »nous avons glissé » et ce qui devrait arriver arriva ! Et Vincent fut l’une des victimes de  »ce pouvoir-os » de la mort !

Avant toi, Monsieur Rossy Mukendi, son beau corps de  »Sango » a coloré la terre de ses ancêtres de son sang afin que nous demeurions avertis du danger représenté par les proxys de  »la communauté occidentale » !

Rossy, je te le jure, plusieurs de tes frères et sœurs, dans un grand élan d’amnésie, ont vite oublié l’avertissement de Vincent ! Oui. Ils ont oublié ! Je les ai vus rampant à quatre pattes pour  »le Raïs 100% » !

Rossy, je te jure, je les ai vus agenouillés derrière une image de ce  »cheval de Troie » !

Rossy, dis-moi, pourquoi, vous les insoumis, êtes-vous comme ça ?

Avant toi, ton frère Chebeya, fort de sa conviction selon laquelle on ne lutte pas en se cachant, s’est investi, corps et âme pour le respect de la dignité de la femme et de l’homme congolais.

Ce  »cheval de Troie » et sa  »police politique » l’ont assassiné avant de déguiser son corps sans vie en celui d’un  »Don Juan » ! Artisans d’un sous-système fondé sur le mensonge et la mystification, ils ont voulu convaincre le monde entier que ce digne jeune père de famille avait succombé à une crise cardiaque après s’être accouplé avec une femme !

Tu sais, Rossy, quand ils ont séquestré ton corps sans vie, j’ai vite pensé au traitement qu’ils avaient infligé à celui de ton aîné Floribert ! Oui ! Ils sont sans foi, ni loi. Ils ne craignent pas  »Kafukela-Mwena-Bantu ! Ils se moquent de  »Muntu-wa-Bende ». Ils ont vidé le  »Muntu » de sa dimension transcendantale ! Ils tuent ! Ils assassinent ! Ils ridiculisent les corps sans vie des nôtres! Ils respectent plus  »les vaches » que le Muntu congolais

Oui ! Ton frère Floribert est allé jusqu’au bout. Il est resté fidèle. Il est mort en refusant de se cacher !

Tu sais, Rossy, quand tu rédiges ton testament, tu es jeune et plein d’avenir !

Tu es un jeune père et ton fils aîné sait à peine distinguer sa droite de sa gauche !

Le jour de ton assassinat, ta jeune femme porte ton bébé !

Dis-moi, pourquoi êtes-vous comme ça, vous les grands insoumis ?

Pourquoi as-tu choisi de colorer la terre de tes ancêtres de ton sang au lieu de penser à tes deux enfants, à ta jeune épouse ? Celle qui, sans toi, ne sait rien faire ? Celle pour qui tu étais à la fois un époux et un yaya ? Pourquoi, comme l’autre-là, vous pensez que vos egos comptent moins que votre peuple, que votre pays ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Oui, ta jeune épouse éplorée fut inconsolable ! Elle se demandait :  »Nakobandela wapi ? »

Ta famille biologique éplorée ne savait à quel saint se vouer !

Tes copains de lutte étaient perdus ! Une vaste majorité de ton peuple était dans la stupéfaction !

Je t’ai vu, après la balle fatale, déployer des efforts pour conjurer la mort !

Comme sait le faire un athlète de ton rang ! Et tu es parti…

Comme un autre encore, vous, les grands insoumis, vous acceptez, en conscience, de jouer au qui-perd-gagne ! Et vous y allez de votre propre sacrifice en refusant de l’imposer aux autres !

Peut-être que vous portez, au fin fond de vous-mêmes les traces d’une vie plus forte que la mort !

Et vous finissez par rebondir, par renaître, par revivre !

Vous, les grands insoumis, vous êtes formidables !

Vous nous dites qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Comme l’autre-là ! Merci de nous avoir aimés jusqu’au bout !

A titre posthume, tes frères t’ont décerné  »un diplôme de reconnaissance et de mérite » !

Oui ! Ils savent, nous savons, que tu es rentré dans la Cour des Grands Insoumis !

Tes amis disent, en chantant, que tu nous as laissé un Grand Devoir !

Vous, les grands insoumis, vous êtes formidables !

Avec votre sang, vous tracez la route menant à la vie !

Vous ouvrez la voie pour un Congo de l’insoumission.

Contre vents et marées !

Vous êtes formidables !

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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