l’Opposition exige la tête de Nangaa

Le Phare
1. Par sa lettre du 05 mai 2018, la CENI avait informé !es partis
politiques de l’opposition du déploiement à Kinshasa d’une équipe de
l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF)’: . aux fins de
l’audit du fichier électoral et sollicité auprès d’eux de mandater
leurs experts au sein du Comité d’audit à constituer.
2. Lors de la réunion préliminaire de compréhension des termes de
références de cet audit tenue avec l’OIF, cette dernière a confirmé
que cet audit allait durer deux (2) semaines et demi, soit du 06 au 25
mai courant; ce qui était surprenant au regard la taille du fichier à
auditer. Cependant, nous avons obtenu de l’OIF que les experts de
l’Opposition soient des auditeurs externes; au même titre que ceux de
l’OIF et non des simples observateurs. C’est dans ce contexte que nous
avions mandaté nos experts auprès dudit Comité pour auditer le fichier
électoral confectionné par la CENI.
3. Notons que, suite au refus de la CENI de permettre à nos auditeurs
d’accéder à la base des données, ces derniers n’ont eu que trente (30)
minutes d’accès au serveur; et ce, deux jours seulement avant la fin
de l’audit, grâce à l’intervention du Général Sangare de l’OlF, sans
nul doute pour prétendre à l’inclusivité du groupe.
4. Il ressort de la conclusion du rapport de l’OIF, présenté à
Kinshasa le 25 mai 2018 et non signé par nos experts, que le fichier
électoral produit par fa CENI est « inclusif, exhaustif» actualisé,
mais perfectible et nécessitant des améliorations ».
5. Réunie à Kinshasa ce lundi 28 mai 2018, l’Opposition politique
congolaise dénonce et rejette cette conclusion rendue publique par
l’OIF pour des raisons ci-après:
– un mauvais nettovage du fichier du fait de la persistance des
doublons résiduels (258.957);
– un écart considérable du nombre d’enrôlés entre les données
présentées à l’Assemblée nationale pour la répartition des sièges
(40.371.439) et les données réelles retrouvées après l’audit par nos
experts (40.024.897);
– la présence d’enrôlés: sans empreintes digitales (6.647.883) soit 16,6%;
-la présence d’enrôlés sans totalité d’empreintes digitales requises
(2.987.486), soit 704%;
-la présence d’enrôlés sans formulaire F01 (116,806) ;
-la présence d’enrôlés sans date de naissance (29.755) ;
-la présence d’enrôlés sans la totalité de l’état civil (5.957) ;
-la présence d’enrôlés sans photo (8.747);
-la présence des nouveaux majeurs n’ayant pas droit au vote du 23
décembre 2018 (498.345),
6. Le maintien d’environ 10.000.000 d’électeurs présumés fictifs dans
ce fichier tend à corroborer les informations persistantes qui ont
circulé dans le pays que certains leaders politiques de la mouvance
Kabiliste se seraient fait remettre des kits pour imprimer des cartes
d’électeurs à domicile et dont les données seraient copiées dans le
fichier de la CENI.
7. La crainte que l’Opposition politique congolaise avait exprimée
lors de la réunion de prise de contact avec I’OIF que cette dernière
ne serait qu’une accompagnatrice de la CENI s’est finalement vérifiée.
Il apparait donc clairement que l’OIF est venue au secours de la CENI
pour la sauver en cherchant à crédibiliser son fichier.
8. En conséquence, l’Opposition politique congolaise, considérant la
gravité des faits causés par l’irresponsabilité du leadership de la
CENI dans la conduite de l’opération d’enrôlement des électeurs, faits
qui entameraient, à coup sûr, la crédibilité des résultats des
scrutins et vu la nécessité de protéger le processus électoral, exige
ce qui suit:
– la radiation sans défais des 24% d’enrôlés sans empreintes digitales
et empreintes incomplètes, soit 9.689.145 personnes ;
-la publication, après radiation des présumés fictifs, des listes
électorales provisoires, par centre d’inscription et dans le site de
la CENI pour que ceux qui ne verront pas leurs noms sur les listes
puissent déclencher le mécanisme du contentieux prévu par la loi;
-le départ immédiat de Monsieur Naanga, président de la CENI et la
désignation, toutes affaires cessantes, d’un nouveau président de la
CENI par la Société civile (composante confessions religieuses d’ici
le 15 juin 2018 ;
-le remplacement sans atermoiement du rapporteur actuel de la CENI par
le délégué désigné par l’UDPS/Tshisekedi dans sa lettre du 06 décembre
2017;
-la présentation d’une nouvelle répartition des sièges conforme à la
nouvelle réalité du fichier électoral.
Fait à Kinshasa, le 28 mai 2018
Pour l’Opposition Politique congolaise
UDPS/Tshisekedi
Jean-Marc Kabund
UNC
Mayo Mambeke
MLC
Hon.Eve Bazaiba
SG/FRC
Dynamique de l’Opposition
Martin Fayulu
Ensemble pour le changement
Delly Sesanga

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