Machines à voter en RDC: l’audit britannique en panne

La fameuse «machine à voter» prévue pour les élections de fin d’année en RDC, exposée le 21 février à Kinshasa.
© John WESSELS / AFP
 Par RFI

L’audit de la machine à voter ne semble plus à l’ordre du jour en RDC. En avril, sous le feu des critiques de l’église, de l’opposition et de la société civile, le président de la Commission électorale, la Céni, l’avait pourtant annoncé. Un audit censé rassurer et lever les suspicions sur ce système, controversé de vote semi-électronique par l’intermédiaire d’écran tactile que la Ceni présente comme incontournable pour organiser les élections en temps et en heure. Quelques jours plus tard, Londres avait même accepté de le réaliser. Mais depuis, il n’en est plus question.

L’accord pour cet audit avait été annoncé mi-avril après une rencontre entre la ministre britannique en charge de l’Afrique, Harriet Baldwinet le vice-président de la Céni, Norbert Basengezi. De source diplomatique, c’était d’ailleurs la Commission qui avait fait la proposition. Dans la foulée, il y eut quelques échanges de courrier et puis plus rien…

Résultat, l’équipe d’experts britanniques dépêchée à Kinshasa en fin de semaine dernière ne peut pas travailler, faute d’autorisation de la Céni, et risque de repartir bredouille. « Cet audit ne figure pas dans le calendrier électoral », justifie Corneille Naanga, le président de la Commission…

Y a-t-il donc eu « malentendu » ? « Je le crains », répond-il. Il assure rester « ouvert à un audit » mais à condition qu’il soit confié à un acteur qui présente des « garanties de neutralité ». Pas par des pays, dit-il « dont on connait déjà l’avis sur la machine ». Entre-temps, les Britanniques ont eux aussi clarifié leur position. Pas question pour eux de « certifier » formellement cette machine à voter, mais plutôt « d’identifier les possibles failles » du système pour faire des « recommandations ».

Est-ce qui a bloqué ? Le scénario rappelle ce qui s’était passé avec le groupe d’experts internationaux censé appuyer la Céni en cette période électorale. Sa création avait été actée en septembre dernier à l’assemblée générale des Nations unies. Mais une fois arrivé en RDC, le groupe d’experts n’a jamais pu travailler.

 

Des machines à voter controversées

Par ailleurs, la livraison des premières machines à voter n’a toujours pas débuté. Une délégation de la Céni serait actuellement en Corée du Sud, où se trouve la société Miru qui doit les fabriquer, pour réaliser « un audit qualité » selon Corneille Naanga. Début avril, la commission électorale avait publiquement déclaré qu’elle n’apportait aucun « soutien officiel » ni aucune « garantie » sur l’utilisation de cette machine controversée.

Enfin, une ong basée en Argentine, branche locale de Transparency international a écrit la semaine dernière à la société civile congolaise pour la mettre en garde contre cet outil. En 2016, les autorités argentines avaient tenté de recourir à l’utilisation des machines de la société sud-coréenne Miru, avant -sous les critiques- d’y renoncer.

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