Le devoir de mémoire : un exercice difficile et salutaire pour le Congo de demain

Rendre une mémoire vivante, la visiter et la revisiter pour y rester fidèle, cela est possible là où les mots et les engagements ont un sens. Dans un  »non-pays » souffrant à la fois d’une crise anthropologique et d’une crise profonde de sens, les mots utilisés sur fond d’un mensonge systémique désorientent. Dans cet univers mensonger,  »sacré » signifie  »profane », c’est-à-dire ce qui peut être foulé au pied ;  »constitution » signifie  »torchon-papier hygiénique » ;  »donner sa parole » signifie  »bluffer » ;  » officier » signifie  »enfant soldat psychopathe », etc. Et  »la psychopathie, ce n’est pas une maladie mentale, mais une carence éducative et culturelle grave. Ce sont des enfants qui n’ont pas été structuré par leur famille, ni par la culture, ni par leur milieu. Quand il n’y a pas de structure autour d’un enfant, il devient anomique, et l’on voit réapparaître très rapidement des processus archaïques de socialisation, c’est-à-dire la loi du plus fort. » (B. CYRULNIK)

Le choix du  »kadogo » devenu  »raïs 100% » par le miracle de la bêtise ne semble pas avoir été opéré au hasard par  »les faiseurs des rois ». Inspirés par des études psychologiques, ils devraient savoir qu’ils confiaient  »un pouvoir-os » à un psychopathe capable de plonger  »le non-Etat » congolais dans un monde orwellien. Dans le cas contraire, qui peut expliquer l’écart entre les réponses données par ce faux  »officier » à Jeune Afrique en 2007 et l’anomie dans laquelle ce  »kadogo » a plongé  »le non-pays Congo » jusqu’à ce jour ? Avec la complicité des  »ennemis » externes et internes.
Qui peut, en lisant le texte ci-dessous, comprendre que des circonstances atténuantes soient encore trouvées au règne du nihilisme au cœur de l’Afrique ?  »Le pouvoir use »,  »Joseph Kabila n’est pas comme les autres »,  »J’ai donné ma parole d’honneur »,  »il faut savoir s’arrêter », etc. Des paroles vides de sens que les thuriféraires, les tambourinaires, les laudateurs et les autres fanatiques du  »raïs 100% ne peuvent plus relire et/ou dont ils se moquent. Croire qu’il est possible d’aller aux élections claires, limpides, transparentes, libres, démocratiques, etc. dans un univers anomique où un psychopathe est promu  »chef » d’une ploutocratie dénommée abusivement  »Front Commun pour le Congo » est une grave bêtise. Il faut prendre le temps de faire les choses autrement.

Heureusement qu’il y a encore des Congolais(es) attaché(e)s au sens vrai des mots et au devoir de mémoire. Ce sont eux et elles qui, petit à petit, vont bâtir un autre Congo. Contre vents et marées.

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Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961

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