Le CLC et sa méthode de travail au Congo-Kinshasa

Le Comité Laïc de Coordination est de temps en temps critiqué par plusieurs compatriotes. Ceux-ci estiment qu’il a donné des béquilles à  »Joseph Kabila » en soutenant l’Accord de la Saint Sylvestre.

D’autres estiment que son mode opératoire conduit à livrer à la milice de  »la kabilie » des jeunes congolais n’ayant que des palmes, des Bibles et des chapelets comme  »armes ». Ces compatriotes remettent en question son option pour la non-violence face à des mercenaires psychopathes.

D’autres encore pensent qu’il épouse une lecture  »officialisée » de l’histoire collective du pays au point d’induire une bonne partie de nos populations en erreur.Toutes ces critiques ont été et peuvent être l’objet des débats publics ininterrompus.

Néanmoins, ce Comité de laïcs chrétiens a quand même une méthode de travail pouvant retenir l’attention. Ses textes présentent une certaine continuité. Ils contiennent, l’un après l’autre, l’évaluation des actions menées et des résultats atteints. Et ces résultats sont, à leur tour, évalués en fonction des actions futures. Et le CLC a une certaine capacité de mobilisation des compatriotes à travers tout le pays autour des objectifs précis. Il a ses représentants à travers tout le pays.

Le CLC réussit régulièrement à mettre une bonne partie des  »politiciens congolais » les uns à côté des autres. Tous à côté des mouvements de la jeunesse congolaise. Il les immerge au sein des masses populaires congolaises priantes. Il est, souvent, une force qui coordonne, bon gré mal gré, la multitude des partis politiques aux idéologies douteuses.

Là où ces partis politiques  »dispersent », le CLC  »rassemble ».

L’erreur serait que ses efforts de mobilisation, de coordination et d’évaluation soient récupérés par ceux et celles pouvant récolter là où ils (elles) n’ont pas semé(e)s.

Pourquoi le CLC ne pourrait-il pas, à la rigueur, au nom de l’humanisme chrétien, se transformer (ou demeurer) un grand mouvement de conquête de pouvoir au nom de l’intérêt général ?

Ce faisant, il viendrait au secours d’un pays où les partis politiques à idéologies douteuses risquent d’être les agents de la balkanisation et de l’implosion tribalistes, clanistes, ethnicistes ou  »plouto-kleptocratiste ».

En effet, le Congo-Kinshasa est l’un des rares (si pas l’unique) pays au monde à avoir plus de 400 partis politiques. Croire qu’il y a plus de 400 idéologies différenciant ces partis politiques est un mensonge. Croire que les responsables de ces partis auront le temps de débattre avec les masses populaires autour de leurs idéologies afin qu’un jour le choix électoral soit fait en bonne et due forme est un autre mensonge. Ces populations risquent, demain, de voter pour  »la coterie » ou en fonction du nombre des cocas distribués par  »les plouto-kleptocrates ». Il y a donc péril en la demeure. Un grand mouvement unifiant capable d’un travail méthodique fondés sur des principes humanistes et humanisants me semble indispensable pour ce pays en voie de balkanisation et d’implosion finales.

Opter pour cette proposition exigerait du CLC de procéder à une relecture congolaise partagée de la mémoire collective du pays en prenant une certaine distance vis-à-vis de  »l’histoire officialisée » liée à la fausse guerre de libération de l’AFDL. Il devrait aussi procéder à l’identification des acteurs pléniers, des acteurs apparents, des institutions et des structures ayant participer à la descente du Congo-Kinshasa aux enfers.

Le CLC pourrait s’inspirer du travail déployé dans plusieurs pays de l’Amérique Latine par les chrétiens adeptes de la théologie de libération et soucieux d’un développement humain intégré et intégral prenant son envol à partir des Communautés Ecclésiales Vivantes de Base. Il pourrait devenir une force critique évitant que la religion chrétienne ne soit vécue au cœur de l’Afrique comme un opium du peuple. CLC aide-toi et le Ciel t’aidera ! Essaie de lire et de relire  »La force historique des pauvres » de Gustavo Gutierrez.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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