L’ONU accuse les forces de sécurité et milices de crimes contre l’humanité au Kasaï

The main road through Nganza is pictured on October 19, 2017 in Kananga. Nganza was the scene of fierce fighting between the local antigovernment militia, Kamwina Nsapu and government troops. / AFP PHOTO / JOHN WESSELS

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Des experts de l’ONU ayant enquêté sur les atrocités commises depuis 2016 contre des populations civiles dans la région du Kasaï en RDC ont accusé mardi les forces de sécurité et les milices locales de crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
“Il est urgent de mettre en place une politique de désarmement des milices et un processus de réconciliation afin d’éviter une nouvelle vague de violences et permettre le retour des déplacés et réfugiés”, ont indiqué les enquêteurs de l’ONU qui ont été mandatés en juin 2017, pour une période d’un an, par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

La région du Kasaï a été le théâtre en 2016-2017 d’un violent conflit qui a débuté après la mort le 12 août 2016 du chef traditionnel Kamuina Nsapu. Le bilan des affrontements entre les miliciens Kamuina Nsapu et les forces de sécurité, soutenues selon le rapport par les milices Bana Mura, est de plus de 3.000 morts et 1,4 million de déplacés.

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Selon les enquêteurs de l’ONU, qui ont été autorisés à se rendre en RDC, “certaines des exactions commises par les forces de défense et de sécurité, les milices Bana Mura et la milice Kamuina Nsapu constituent des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre, ainsi que des violations et des atteintes aux droits de l’homme”.

Selon le rapport, les attaques menées par les forces de défense et de sécurité, la milice Kamuina Nsapu et les milices Bana Mura “ont été menées contre les populations civiles avec un caractère généralisé ou systématique, et dans la poursuite de la politique d’un Etat ou d’une organisation ayant pour but une telle attaque”.

Aussi, ces faits constituent bien des crimes contre l’humanité, selon les experts qui citent des actes de meurtre, viol, réduction en esclavage, notamment sexuel, persécutions et autres actes inhumains.

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Mais, déplorent-ils, “un très sérieux problème d’impunité subsiste au regard de l’ampleur et de la gravité des crimes”.

Leur rapport doit être présenté devant le Conseil des droits de l’homme le 3 juillet.

Avec AFP

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