Les Congolais en noir, jaune et rouge

Le carnet de Colette Braeckman

Où en sont les relations entre le Congo et la Belgique ? Passionnées, en dents de scie, comme toujours… Et surtout bien différentes en fonction du niveau où l’on se situe. C’est ainsi que Brussels Airlines, le dernier cordon ombilical entre Bruxelles et Kinshasa, vit des heures difficiles : des grèves ont éclaté au siège de la compagnie à Kinshasa en raison de réductions de personnel décidées en Europe, apparemment sans préavis.

En outre, un certain, nombre de Congolais, familiers de la Belgique, qui possédaient des comptes dans des banques belges comme Fortis, ont eu la surprise de constater la fermeture de leurs comptes, alors qu’ils ne figuraient même pas sur la liste des notables frappés par des sanctions internationales.
Par contre, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, si au niveau officiel le froid persiste, dans les quartiers populaires on affiche sans complexe les couleurs du drapeau belge : lundi soir, la victoire remportée in extremis par les Diables contre le Japon a provoqué une explosion de joie et un concert de klaxons dans toute la ville. Dans la perspective du match qui mettra aux prises Belges et Brésiliens, toutes les chaises des « ngandas », les bistrots des quartiers populaires, bien placées devant les écrans TV, sont déjà réservées et les bacs de Primus ont été mis au frais. C’est que, pour la plupart des Congolais, les succès des Diables rouges, c’est d’abord le triomphe des Lukaku et autres Basthuayi et donc leur propre victoire.. Ne doutant guère de l’issue du match contre le Brésil, l’un de nos interlocuteurs nous assure attendre avec impatience la seule confrontation qui comptera vraiment, si elle a lieu : la Belgique contre la France. « Là, de toutes façons nous gagnerons puisque nos compatriotes se trouvent dans les deux équipes ! »

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