Corneille Nangaa formel à la Tripartite : sans machine à voter… pas d’élections en 2018 !

By lephare –

Corneille Nangaa, secrétaire exécutif de la Commission électorale nationale indépendante que les confessions religieuses, sauf les Catholiques, proposent pour succéder à Apollinaire Malumalu. Photo CENI

Intervenant hier mercredi 11 juillet 2018 dans le cadre des travaux de la Tripartite réunissant le Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA), le Gouvernement et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) dans le nouveau bâtiment administratif du gouvernement, aux encablures du Palais du Peuple, Corneille Nangaa
s’est montré intransigeant au sujet du recours à la machine à voter. A l’en croire, si l’on rejette cet outil de travail, il n’y aura pas d’élections cette année en République Démocratique du Congo.

Dans sa communication du jour, il a commencé par faire une mise au
point à l’intention de la presse qui l’avait accusé à tort, selon lui,
d’avoir saboté les travaux de la Tripartite, le mardi 10 juillet. Le
président de la centrale électorale a justifié son absence de la
veille par son agenda trop chargé suite aux retards qu’accusent les
opérations de dépôt des candidatures pour la députation provinciale
sur l’ensemble de la République.

Revenant sur la machine à voter, laquelle continue de faire couler
beaucoup d’encre et de salive, Corneille Nangaa a fait remarquer que
son institution « a levé l’option de recourir à un dispositif
technique permettant l’impression instantanée du bulletin de vote par
l’électeur au bureau de vote et de dépouillement pour relever le défi
de la tenue simultanée et en une seule journée de trois scrutins
directs ».
Il a affirmé que « la machine à voter n’introduit nullement le vote
électronique qui, suivant les standards internationaux, fusionne les
étapes de vote et du dépouillement, en privant l’électeur du contrôle
du choix qu’il aura effectué ».
Le président de la Ceni a souligné que « c’est conformément à la
législation congolaise organisant le vote à bulletin papier que ce
matériel de vote sera utilisé, pour remplacer les bulletins
pré-imprimés par des bulletins miniaturisés, faciles à manier ».
«Ce dispositif participe », d’après lui, « à la simplification des
opérations de vote et de dépouillement, sans remettre en cause la
procédure traditionnelle du vote à bulletins-papiers ».
Corneille Nangaa a renchéri « que la machine à voter permet
l’allègement de la logistique, la réduction du nombre des bulletins
invalides et un gain considérable de temps dans le circuit de vote par
rapport aux bulletins de taille surdimensionnée utilisés jusqu’alors
».
Tout en démontrant que « la problématique de la gestion du temps de
vote de chaque électeur est particulièrement délicate dans le contexte
de trois scrutins combinés », le président de la CENI a fait remarquer
que « la taille du bulletin de vote a aussi un effet pervers dans le
dépouillement et la compilation des résultats en ce qu’elle peut
favoriser le chaos, en ralentissant le comptage des voix et en
exposant les bulletins à des manipulations illégales».
A l’en croire, la taille du bulletin de vote traditionnel « contribue
également à la dégradation de l’environnement de la compilation, les
centres étant confrontés à des piles de bulletins difficiles à gérer
».
Bref, selon le président de la Ceni, « loin de favoriser la
tricherie, la machine à voter contribue par contre à l’accroissement
de la transparence du vote et des opérations y relatives, et
participe, de ce fait, à la consolidation de la démocratie ».
Avant de clore ce chapitre, Corneille Nangaa a mis la classe
politique devant un dilemme : soit elle accepte la machine à voter et
les élections se tiennent dans le délai, à savoir le 23 décembre 2018
; soit elle la rejette et les élections sont renvoyées sine die.

Les électeurs sans empreintes digitales ne seront pas radiés
Abordant l’épineux problème de 16,6% d’électeurs enrôlés sans
empreintes digitales, Corneille Nangaa a soutenu que « la polémique
entretenue autour de cette question procède d’une récupération
politique aux antipodes des termes mêmes du rapport final d’audit ».
Il a rappelé que selon l’audit de l’OIF (Organisation Internationale
de la Francophonie), « ce phénomène s’explique, en partie, par la
possibilité offerte au président du centre d’inscription de valider
l’enrôlement sans l’enregistrement des empreintes ».
Il a fait savoir que « cette disposition a été introduite dans les
mesures d’application de la loi portant identification et enrôlement
des électeurs dans un souci d’exclusivité, pour permettre aux
électeurs sans mains, doigts amputés, empreintes illisibles, de
s’enrôler ».
A son avis, « ces électeurs inscrits sans empreintes digitales,
conformément à la règlementation en vigueur, ne peuvent faire l’objet
d’aucune radiation… Faire suite à une telle demande constituerait une
violation flagrante des dispositions légales », a-t-il soutenu, pour
répondre à une frange de la classe politique et de la société civile
qui exige la radiation pure et simple, du fichier électoral, des
électeurs sans empreintes digitales, considérés comme des fictifs.
ERIC WEMBA

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