»Nous sommes venus au pouvoir (sic) par la force », dixit Kahimbi des FCC

 »L’outil le plus puissant que détienne l’oppresseur est la pensée de l’opprimé » S. BIKO

Dans sa déclaration politique du 13 août 2018,  »l’opposition politique congolaise » évoque  »le Pacte (dit) Républicain » signé à Sun City pour justifier sa lutte pour des  »élections libres, transparentes, claires, limpides et démocratiques ». Elle semble tracer sa voie sans se soucier de ce que disent les FCC (les Fosses Communes au Congo). Les FCC soutiennent qu’elles sont venues au pouvoir(sic) par la force et que ceux qui veulent l’alternance à ce  »pouvoir-os » y aient aussi recours. Contrairement à ce qu’elles font de temps en temps croire, pour elles, c’est la loi de la force qui prime sur la force de la loi. Les crimes commis pour  »leur autorité amorale », le choix de ses alliés dans  »sa police politique » et dans ses milices (abusivement appelée armée et police), le choix de son  »dauphin » surnommé  »coup pour coup », sa préférence pour Kyungu Mutanga (https://www.youtube.com/watch?v=HsVQc4-_5yU) et Paul Kagame, etc. en témoignent. Et quand Delphin Kahimbi soutient qu’ils sont venus au  »pouvoir-os » par la force, que met-il dans le  »nous » ? Est-ce vrai ?

Mende facilite la réponse à la première question. Dans un point de presse du 24 mars 2016, il dit ceci :  »Depuis 1994, les grandes puissances ont coalisé avec des groupes criminels pour tuer les paisibles citoyens congolais ». Dans le  »nous » de Kahimbi, il y a  »les grandes puissances de la mort » et les groupes criminels africains et congolais. Ces  »grandes puissances anglo-saxonnes » ont instrumentalisé des groupes criminels africains et congolais. Ces derniers sont au  »pouvoir-os  » au Congo-Kinshasa en tant que  »vassaux » des premières. Ils sont, je ne le dirai jamais assez, des négriers des temps modernes. Ils poursuivent la guerre raciste et perpétuelle commencée depuis les années 1990 en s’appuyant sur le lobbying anglo-saxon. Donc, quand ils disent :  »Nous », ils affirment que jusqu’à ce jour, ils jouissent du soutien de certains de leurs parrains. La preuve est donnée par la visite qu’ils ont rendue au  »paralytique de Kigali » le 30 juillet 2018 (https://www.politico.cd/actualite/la-une/2018/07/30/etrange-visite-de-kalev-mutond-et-she-okitundu-chez-kagame.html) dont le soutien anglo-saxon ne soulève aucun doute.

Il arrive que des compatriotes refusent de regarder et de réfléchir posément sur les visites de ce genre en croyant qu’il y a des passés dépassés. Ils refusent de croire en  »la guerre sans fin » de ceux qui en ont fait  »une opération économique rentable », comme dirait Riccardo Petrella.

En lisant la confidence faite par Delphin Kahimbi à Colette Braeckman (http://www.ingeta.com/elections-congolaises-et-memoire-des-eveillees/) et en me rendant compte que cela n’est pas analysé et partagé par  »la classe politique congolaise » et les masses populaires, j’ai peur. Peur de l’extermination de nos populations par une coalition dont les acteurs majeurs ont déjà fait pire dans l’histoire. Ils ont tué, anéanti et exterminé systématiquement des groupes ethniques entiers. Ceux et celles d’entre nous émettant des doutes sur cette destruction systématique peuvent lire ou relire le numéro 76 de Le Monde diplomatique( Manière de voir (Août-Septembre 2004)) consacré aux  »génocides dans l’histoire ». C’est le caractère raciste de la guerre perpétuelle menée contre les Congolais(es) qui suscite ma peur. Mais aussi la haine et le mépris des Congolais(es).

Dans ce numéro, Ignacio Ramonet est clair sur cette question. Il note ceci :  »Tuer, exterminer, anéantir, telles sont les pratiques ordinaires de l’être humain lorsqu’il est saisi par le démon du racisme, de l’antisémitisme, de la haine de l’autre. »

En écrivant son article intitulé  »Tuer, exterminer, anéantir », Ignacio Ramonet n’avait pas peur comme moi. Il le terminait sur une note d’espoir.  »Car, notait-il, depuis les procès de Nuremberg en 1945, l’opinion publique réclame la punition des coupables. Désormais, le Tribunal pénal international existe, malgré ses limitations. C’est une immense avancée. Et l’on peut espérer que nul bourreau n’échappera plus à son châtiment. » Plus de quatorze ans après la publication de cet article et les différents rapports des experts de l’ONU publiés sur la guerre raciste de prédation et de basse intensité menée contre le Congo-Kinshasa, plusieurs bourreaux échappent au châtiment du TPI. Les grandes puissances et les criminels rentrant dans leur coalition pour mener cette guerre sont majoritairement impunis. Et Delphin Kahimbi et les Fosses Communes au Congo (FCC) peuvent évoquer la loi de la force pour justifier leur imposition du paradigme léopoldien aux Congolais(es).

Pour cause. La guerre du Congo-Kinshasa fait partie des  »guerres secrètes de la politique et de la justice internationales ». Les dés semblent pipés !

Néanmoins, Delphin Kahimbi ment quand il soutient qu’ils ne sont au  »pouvoir-os » que par la force. Il met entre parenthèse l’accueil que les masses populaires ont réservé à leurs  »groupes criminels » quand ils se sont présentés comme  »des libérateurs » du joug de la dictature de Mobutu.

Quand ce soutien leur a été retiré le 02 août 1998, ils ont dû recourir à leurs parrains pour regagner du terrain sur le sol congolais. Donc, leur usage de la loi de la force a pu recourir à la ruse et au mensonge pour gagner la confiance des Congolais(es). Et comme le disait si bien Alexandre Soljenitsyne, « la violence ne vit pas seule, elle est incapable de vivre seule : elle est intimement associée par le plus étroit des liens naturels au mensonge. La violence trouve son seul refuge dans le mensonge, et le mensonge son seul soutien dans la violence.» Ils sont, donc, au  »pouvoir-os » par la ruse, le mensonge et la violence. Voilà pourquoi, l’entretien d’une mémoire des éveillé(es) au pays de Lumumba doit pouvoir avoir la vérité comme alliée. Et comme l’écrivait Goethe, « la vérité doit être martelée avec constance, parce que le faux continue d’être prêché, non seulement par quelques-uns, mais par une foule de gens. Dans la presse et dans les dictionnaires, dans les écoles et dans les Universités, partout le faux est au pouvoir, parfaitement à l’aise et heureux de savoir qu’il a la majorité pour lui. »

Des efforts doivent aussi être déployés pour que soit détruit le mythe du  »Pacte Républicain » signé à Sun City. Ici, dixit Mubake, il a été imposé à Thabo Mbeki d’imposer Joseph Kabila aux Congolais(es). Il n’y a pas eu quelque pacte que de soit. En effet, ne croyant pas dans le  »fameux  »Pacte Républicain », Kahimbi et les siens ont détruit le pays en recourant aux slogans mobilisateurs tels que  »les cinq chantiers » ou  »la révolution de la modernité ». Ils ont eu recours à la ruse. Placés face aux faits démentant ces slogans, ils revisitent leurs alliances avec leurs parrains et autres criminels africains afin de poursuivre leur œuvre de balkanisation et d’implosion du Congo-Kinshasa.

En attendant qu’un jour une éthique reconstructive supra et internationale fasse partie de la Justice Transitionnelle, les efforts déployés dans le sens de la vérité, commencent, petit à petit, à porter du fruit. Les Fosses Communes au Congo (FCC) savent qu’elles ne peuvent plus se permettre n’importe quoi et n’importe quand.  »Le Nous » de Kahimbi est en train d’avoir, en face,  »un Nous congolais » trans et internationalisé.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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