»Les Tshididistes » congolais en costumes et cravates et la protection de la fortune illicite du réseau de prédation. Essai sur  »la gestion de la barbarie »

 »Ils nous dominent plus par l’ignorance que par la force » S. BOLIVAR

Le rapport des experts de l’ONU de 2002 dénommé  »rapport Kassem » traite d’un réseau d’élite de prédation africain et transnational dont plusieurs membres sont encore opérationnels au Congo-Kinshasa. L’oubli et/ou la négligence de ce rapport (comme de biens d’autres l’ayant suivi) a permis que plusieurs de ses auteurs s’infiltrent dans les institutions congolaises grâce à un processus affairiste vicié et vicieux dénommé  »élections démocratiques » afin de les impuissanter en vue de poursuivre leur œuvre kleptocratique. Pour réussir cet  »exploit », ces  »nouveaux prédateurs » ont eu besoin d’un groupe de Congolais(es) mafieux(ses) amoureux(ses) de la politique sous sa forme de  »Tshididi ». Plus ou moins quinze ans après, certain(e)s sont exclu(e)s dudit processus. Et ils(elles) pleurent sans y renoncer. Voulant faire croire aux masses populaires qu’il s’agit d’un processus politique, ils (elles) sont prêt(e)s de les faire tuer comme des vers de terre. Et je tire une sonnette d’alarme.

Spécialistes des coups fourrés donnés dans le dos des populations congolaises,  »les Tshididistes », ces mafieux congolais, sont rattrapés par l’histoire. Cupides, avares, fanatiques du processus affairiste instauré au Congo-Kinshasa depuis  »la guerre de l’AFDL » par un réseau transnational de prédation et d’occupation du pays de Lumumba, ces compatriotes, adeptes de la politique du ventre n’ont cessé de vendre des illusions aux masses populaires congolaises. Ils les ont menti sur le dénouement de leur rencontre à Sun City (en 2002-2003).

A plusieurs reprises, siégeant dans les institutions congolaises transformées en caisses de résonance de ce réseau transnational de la mort, ils ont pactisé avec le diable en se laissant acheter pour voter des lois liberticides ou pour signer des accords bidons destinés à transformer le pays de Lumumba en une prison à ciel ouvert. Ils ont opté pour  »la ploutonomie » ; c’est-à-dire pour la dictée ou la fabrication des règles de la vie collective par les oligarques d’argent et/ou par des experts-juges achetés par l’argent. Bref, ces  »Tshididistes » ont vendu le pays de Lumumba et de Kimbangu pour  »une paire de sandales » en perdant toute boussole éthique. Pour eux, la politique, ce n’est que la ruse, le mensonge,le débauchage,les coups bas, l’achat des consciences, le dribbling et non cet art de participer par la parole partagée, par le conflit maîtrisé, les actions consciencieuses et volontaristes menées pour l’édification collective de la cité.

Et voilà ! Ces  »Tshididistes » placés face à leurs propres turpitudes ne savent plus où donner de la tête. Certains viennent d’être écartés d’un processus affairiste vicié et vicieux. Ayant leurs yeux pour pleurer, ils croient toujours, dur comme fer, que dans un système d’enrichissement illicite et illégitime, il est possible d’organiser des élections libres et crédibles !

Pendant plus de quinze ans, ils ont contribué, en paroles, en actes et/ou par omission à l’enrichissement illicite de certains parmi eux et d’un  »Cheval de Troie » de Kigali, des trans et des multinationales. Et ayant joué théâtralement au  »père de la démocratie », il ne croyait pas, ce  »Cheval de Troie », qu’un jour, certains de ses parrains pourraient s’en débarrasser. Il est en train d’apprendre que  »Rome ne paie pas toujours ses traîtres ». Du coup, cette question de la protection des  »biens mal acquis » devient un problème majeur pour le pays.

Et comme la spécificité du  »Tshididi » ( la mafia) est de cacher les problèmes sociopolitiques réels pour traiter publiquement des épiphénomènes, ses partisans commencent à parler des  »élections non inclusives » et menacent de mener des actions contre certains membres du réseau d’élite transnational de prédation voulant rester des  »califes » à la place des  »califes » en vue de protéger leur fortune illégalement et illicitement acquise. Et au cœur de ce réseau transnational de prédation, des parrains mécontents veulent à tout prix changer l’ordre de la vassalité sous couvert des  »élections dites libres, transparentes, limpides et démocratiques ». A ce sujet, voici ce qu’écrit Olivier Rogeau :  »L’argent étant  »le nerf de la guerre », la rente permet au régime de verrouiller le système politique, de contrôler l’appareil sécuritaire (sic!), de financer la répression des opposants, d’acheter des alliances politiques, de susciter des dissidences au sein des partis. » Il ajoute :  » « Toutefois, les décisions arbitraires du pouvoir (sic!) en matière d’accès aux métaux stratégiques congolais ont fini par indisposer certains investisseurs et chinois, glisse un patron d’entreprise présent de longue date au Congo. Des deals ont été ont été remis en cause et les sources de revenus ont été de plus en plus concentrées dans quelques mains. Pas étonnant dès lors que le régime ait perdu certains de ses soutiens. » (O. ROGEAU, La fortune de Kabila menacée ?, dans Le Vif, numéro 33, 16.08. 2018, p. 69) Tous, des parrains déçus et leurs ex-vassaux, tiennent à tourner les masses populaires en bourriques en présentant cette question d’accès aux métaux stratégiques et de décisions arbitraires de  »la kabilie » comme étant  »un problème congolo-congolais ». Pour le résoudre, ils risquent de poursuivre  »leurs crimes organisés » en massacrant les paisibles citoyens congolais et en les chassant de leurs terres pour s’emparer de ces métaux stratégiques auxquels ils n’ont plus accès.Ils savent, eux, que  »la guerre est une opération économique rentable », comme dirait Riccardo Petrella. D’ailleurs, ils sont prêts. A Kinshasa, leur  »Cheval de Troie » a sorti les chars de combat et ses milices dans les rues ce jeudi 23 août 2018. Il est prêt à tuer, comme d’habitude. Et en toute impunité. Du 14 au 29 août 2018, ses parrains ont prévu un exercice militaire au Rwanda. Il est dénommé  »Accord partagé 2018 ». Officiellement,  »l‘exercice militaire renforcera la préparation et la rapidité des troupes est-africaines face aux menaces sécuritaires dans la région, a fait savoir Lapthe Flora, adjudant adjoint en charge des initiatives stratégiques de la Garde nationale de l’armée américaine en Virginie ». Attention aux  »guerres secrètes des USA en Afrique » ! Elles ne révèlent pas ce qu’elles sont réellement au grand public (https://www.legrandsoir.info/les-guerres-secretes-des-etats-unis-mettent-l-afrique-en-danger.html)

Pour les plus amnésiques d’entre nous, l’est de l’Afrique fait partie du Grand Rift. Celui-ci va du Cap au Caire et immensément riche en humains et ressources minières stratégiques. Cette partie de l’Afrique est dans la ligne de mire des empires occidentaux depuis la nuit des temps. Cecil Rhodes voulait, déjà au XVIIIème siècle, qu’elle soit dépeuplée  »des populations faisant la honte de l’humanité » afin qu’elle devienne la propriété privée de l’empire britannique.

Au début de la guerre raciste et de basse intensité menée contre les paisibles citoyens congolais et les paisibles citoyennes congolaises par les anglo-saxons (avec l’appui de leurs proxys rwandais, ougandais et congolais) vers les années 1996, la partie est du Congo-Kinshasa appartenait au  »Congo utile » à conquérir prioritairement.

Aujourd’hui encore, elle est dans la ligne de mire des parrains déçus par  »la kabilie » et planificateurs des  »guerres secrètes » en Afrique. Ils ont plusieurs pays comme alliés. Il y a, entre autres, l’Allemagne décidée, par ses patrons interposés, à avoir accès aux matières premières stratégiques du Congo-Kinshasa, même par le moyen de la guerre depuis les années 2000 (et même avant). Raf Custers en témoigne quand il écrit :  »« Le Congo est le principale zone d’extraction du cobalt et, de ce fait, il revêt une importance extraordinaire pour l’industrie allemande. » Tel a été en gros le discours du patron allemand de la métallurgie, Karl-Heinz Dörner, le 31 mars à  Berlin, au cours d’un premier briefing de la Task Force spécialisée dans les questions internationales concernant les matières premières, Task Force dont il est le président. « Pour affronter la concurrence internationale sur les marchés des matières premières », écrit German Foreign Policy (sur son site Internet), « les stratèges allemands envisageront également les possibilités de guerre (Mittel des Krieges) ou de subversion dans les territoires à  risque. » » (http://www.indymedia.be/index.html%3Fq=node%252F2375.html).

Comme on peut le constater,  »les crimes organisés » au Congo-Kinshasa après les élections-à-cons de 2006 ont fait partie des  »guerres secrètes » des parrains des vassaux dont le pays de Lumumba regorge. L’intensification de la violence au Congo-Kinshasa à différentes périodes de notre histoire récente n’est pas étrangère à ces  »guerres secrètes ». Des compatriotes y participent de près ou de loin. Les planificateurs de ces  »guerres » se servent d’un livre de chevet intitulé :  »La gestion de la barbarie ». Ils considèrent leurs  »Chevaux de Troie », leurs vassaux, les applaudisseurs, les tambourinaires et les thuriféraires de ces derniers comme des  »barbares » pouvant être opposés les uns aux autres par les masses populaires (barbares) interposées. (D’une pierre, il font plusieurs coups. En opposant leurs vassaux, ils exterminent les populations qu’ils considèrent comme étant inutiles.

Ayant horreur de voir les leurs mourir pour  »leur dieu-argent » et ayant du mépris pour  »les nègres », ils préfèrent tuer et exterminer  »ces barbares » fous-joyeux  »des élections claires, pures, limpides, libres et démocratiques » et pièges-à-cons et gouffre sans fond des  »moutons ». Cela jusqu’au jour où  »ces barbares » et  »ces moutons » sauront qu’il y a un livre intitulé  »La gestion de la barbarie » dont se servent les planificateurs des crimes au Congo-Kinshasa et qu’ils décideront massivement de rompre avec cette approche méprisante de l’autre en organisant leur autodéfense.

La Corée du Nord et La Corée du Sud ont fini par couper l’herbe sous les pieds de ceux qui les instrumentaliser comme  »barbares » en s’embrassant. Au Congo-Kinshasa, fermer la parenthèse ouverte par l’AFDL devrait constituer un objectif majeur pour les solidarités congolaises résistantes et luttantes.

On doit se faire à l’idée qu’un système affairiste d’enrichissement illicite d’un réseau de prédation et d’occupation n’organise pas des élections libres. C’est une contradiction à laquelle nous sommes plusieurs à ne plus être sensibles.Est-ce facile de convertir un système affairiste vicié et vicieux (fondé sur des mensonges systémiques ) en un système politique vertueux capable d’organiser des élections claires, limpides, transparentes, libres et démocratiques ? Il y a plus de dix ans que je réponds négativement à cette question. Seule  »la convergence des luttes » et  » des résistances solidaires » le peut, sur le temps. Si elle arrive à convertir une bonne partie de masses populaires au pays et dans la diaspora en une  »masse critique » capable de résister et de lutter contre ce  »système affairiste » sur le court, moyen et long terme en accordant une place de choix au débat des idées et à la politique de l’autodéfense.
Seule  »une masse critique » capable d’actions politiques alternatives pourrait engager le Congo-Kinshasa sur la voie d’un système politique vertueux. Contre vents et marées.
Qui dit  »voie », dit (entre autres)  »cheminement »,  »errance »,  »horizon humaniste » dans  »la convergence des luttes »…Il dit aussi possibilités de dévoiement et de corrections itinérantes !

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

 

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