L’Opposition demande à Kabila de libérer le processus électoral

Le Phare

Six candidats à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018 en RDC
ont été écartés de la course, le vendredi 24 août 2018, tard dans la
nuit, par la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni). Il
s’agit de JP Bemba (MLC), Adolphe Muzito(UREP)), Antoine Gizenga
(PALU-A), Samy Badibanga (Progressiste), Jean-Paul Moka Ngolo
Mpati(MB) et Marie-Josée Ifoku (AENC).
        Le Président Corneille Nangaa a motivé sa décision d’invalidation de
Bemba par sa condamnation au 1er degré à une année de prison par la
CPI, pour subornation de témoins.  La surchauffe était à son comble
dans les différents états-majors politiques de l’opposition à la
veille de la publication des listes provisoires des candidats
présidentiables. La rumeur de l’« invalidation » des poids lourds de
l’opposition s’amplifiait au fil des heures, au point qu’il était
difficile de distinguer le vrai du faux.
        Peu avant que Nangaa ne lâche ce que l’on qualifiait déjà de bombe à
fragmentations, l’opinion a retenu son souffle. Les ténors de
l’opposition se sont réunis en urgence au siège du MLC pour cogiter
sur la suite des événements.
 Comme il fallait  devancer l’actualité, une déclaration commune de
l’opposition politique et des candidats à l’élection présidentielle en
RDC a été lue sous les projecteurs des médias, à 23h05, par Martin
Fayulu Madidi.
Par ailleurs, la Secrétaire générale du MLC, Eve Bazaiba, a de nouveau
dénoncé l’instrumentalisation de la CENI par le ministre d’Etat en
charge de la Justice, Alexis Tambwe Muamba, à travers une simple
lettre transmise à la centrale électorale pour exiger le rejet
catégorique de la candidature du sénateur Bemba. Une fois de plus, les
raisons avancées par la CENI pour invalider les six candidats ont été
jugées faibles et non juridiques au regard de la loi électorale.
        Devant les cadres, militants et alliés du MLC, Bazaiba a soutenu que
cela est le résultat du complot concocté dans les officines de la
Majorité au pouvoir, à travers des messes noires contre Jean-Pierre
Bemba. Ce, en réitérant la mise en garde à l’endroit du président
Corneille Nangaa faite le 16 aout 2018 à l’Interfédérale du MLC, dans
la commune de Kasa-Vubu sur l’avenir des plus de 80 millions de
Congolais qu’il a entre ses mains, avec des conséquences fâcheuses au
niveau de la sous-région et sur l’ensemble du continent africain.
        Elle a réarmé moralement les militants pour qu’ils ne cèdent pas à la
violence, car, dit-elle, le MLC va utiliser les voies de droit pour
rentrer dans ses droits.
        Etant une femme de terrain, Eve a rappelé que d’ici peu  des actions
populaires et pacifiques vont être organisées à travers les rues de
Kinshasa pour soutenir le «Chairman».
                                                                                     Jr EKOFO

DECLARATION COMMUNE DE L’OPPOSITION POLITIQUE ET
DES CANDIDATS A L’ELECTION PRESIDENTIELLE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
L’opposition politique congolaise et les candidats présidents de la
République Démocratique du Congo, réunis ce jeudi 24 aout 2018,
rappellent à la communauté nationale et internationale que
conformément à la déclaration du 13 aout 2018, le renoncement de
Monsieur KABILA à un 3ème mandat inconstitutionnel ne constituait pas
la fin du mandat dans la quête des élections inclusives,
transparentes, crédibles et acquises. Ils tirent la sonnette d’alarme
sur les manipulations flagrantes en cours visant à vider les scrutins
de leur essence démocratique.
En effet, l’opposition politique est, à ce jour en possession des
éléments probants, attestant que le pouvoir en place par l’entremise
du Ministre de la Justice et les cadres de la Majorité au pouvoir ont
donné des injonctions à la CENI à travers son Président Monsieur
NAANGA aux fins d’exclure Moise KATAUMBI du processus, pour des motifs
juridiquement infondés.
        Par ces faits, le régime en place manifeste une nouvelle fois sa
détermination à confisquer le processus électoral en rendant encore
plus inaccessible son exclusivité et son caractère apaisé.
De ce qui précède, l’opposition politique réunie ce jour :
1. Met en garde Monsieur NAANGA qui maintient ainsi la CENI à la solde
du pouvoir, et lui signifie qu’il subira seul les graves conséquences
de ses actes ;
2. Exige que Monsieur KABILA et sa famille politique libèrent le
processus électoral en arrêtant de donner des injonctions à la CENI ;
3. Lance un appel à la mobilisation générale du peuple congolais, afin
de résister à cette provocation de trop et de barrer la route à cette
forfaiture ;
4. Annonce la tenue, dans le plus bref délai, d’une grande réunion de
mise sur pieds des stratégies démocratiques destinées à faire échec
aux manœuvres dilatoires du pouvoir dictatorial en place et à
reprendre en mains le processus électoral.

Fait à Kinshasa,
le 24 aout 2018
Félix Tshisekedi Tshilombo
(UDPS& Alliés)
Moise KATUMBI CHAPWE
(Ensemble pour le Changement)
Martin FAYULU MADIDI
(Dynamique pour l’Opposition)
Adolphe MUZITO
(Nouvel Elan)
Jean-Pierre BEMBA GOMBO
(MLC/FRC
VITAL KAMERHE
(UNC&Aliés)
Freddy MATUNGULU MBUYAMU
(CNB/SYENCO)
Jean-Philibert MABAYA
(Arc-en-ciel du Congo)

Leave a comment

Your email address will not be published.


*