Insécurité à l’Est : Minaku interpellé

Le Phare


Après la délégation des élus de l’Ituri le mardi, celle du Nord Kivu
le mercredi, hier jeudi, c’était le tour des députés nationaux membres
du Caucus des élus du Manièma de s’entretenir avec le président de
l’Assemblée nationale, Aubin Minaku Ndjalandjoko.

Au centre de toutes ces audiences qu’il accorde à ses collègues
députés des provinces de l’Est du pays : l’insécurité. Ces élus
interpellent le premier d’entre eux afin qu’il saisisse à son tour le
gouvernement de prendre ses responsabilités face à la recrudescence de
l’insécurité qui ne fait que s’étendre sur le territoire national.
        Au sortir de l’audience, le président du Caucus des députés du
Maniema Dier Manara a indiqué qu’ils avaient sollicité l’audience
auprès du président de l’Assemblée nationale pour échanger avec lui
sur l’insécurité qui prévaut dans leur province, notamment dans sa
partie sud, plus précisément dans les territoires de Kasongo et de
Kabambare où la question de l’exploitation minière à Salamabila
(Kabambare) était à la base de la guerre. « L’on se souviendra que la
société Banro s’était installée là-bas, et il y a des problèmes
d’exploitation d’or. Et les autochtones, donc les exploitants
artisanaux, n’entendent pas de cette oreille que la société Banro
puisse s’accaparer de toute la partie aurifère qui se trouve là-bas.
La population voudrait également l’exploiter. D’où, le début de ce
conflit », a-t-il expliqué.
        A ce sujet, la démarche des députés du Maniema consistait à obtenir
du speaker de la chambre basse du Parlement l’autorisation pour qu’une
mission composée des élus descende sur le terrain, afin de rencontrer
toutes les couches sociales en vue de trouver une issue pacifique à
cette crise, et asseoir par là une paix durable au Maniema ainsi que
dans le reste du Grand Kivu touché par le même conflit.

Minaku invité à se faire l’avocat des opprimés

        On rappelle que c’est avec les députés de l’Ituri que le président de
l’Assemblée nationale a inauguré ces rencontres avec ses collègues des
provinces de l’Est. Ce, au lendemain du massacre survenu à Beni le
samedi 22 septembre dernier. Et la question a été soulevée au cours de
la plénière du lundi 24 septembre consacrée à l’adoption du calendrier
des matières de la session.
        Cette fois-ci, les députés nationaux originaires du Nord-Kivu n’ont
pas gardé leur mutisme habituel face à ce énième massacre qui
endeuille leurs électeurs et installe davantage la psychose dans la
population. Ils n’ont pas tardé pour porter la question à l’Assemblée
nationale afin que la représentation nationale prenne ses
responsabilités face à ce drame qui n’a que trop duré.
        Ils ont rappelé qu’une motion de défiance contre le ministre de la
Défense pour incapacité de protéger la population fut initiée au cours
de la session de mars dernier. Face à la présente situation, ils ont
suggéré au bureau de leur institution de convoquer tous les
responsables de l’Exécutif concernés par la question, en commençant
par le chef du gouvernement, en vue de tirer au clair cette ténébreuse
affaire de massacres à répétition dans la région de Beni et ses
environs. En effet, il a été proposé au cours de cette plénière
l’interpellation du premier ministre, ainsi que l’audition des
ministres de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères par
une commission spéciale à créer.
        Réceptif à la proposition de ses collègues, le président de
l’Assemblée nationale a proposé aux députés membres du Caucus des élus
du Nord-Kivu une rencontre avec eux afin de mieux murir la question.
Chose promise, chose faite. Ladite rencontre a eu lieu le mercredi 26
septembre en début d’après-midi au bureau du président Aubin Minaku.
        Au sortir de l’audience, Caucus, Juma Balukwisha, a fait savoir que
la séance de travail avec le président de l’Assemblée nationale a
consisté à échanger autour de la situation qui prévaut dans la
province du Nord-Kivu, et singulièrement dans le territoire de Beni.
        C’était l’occasion pour les interlocuteurs d’Aubin Minaku de rappeler
les différentes recommandations qu’ils avaient faites à l’époque sur
cette situation tant à l’Assemblée nationale qu’au gouvernement pour
que des mesures soient prises en vue de protéger la population. « Nous
allons encore poursuivre les échanges pour prendre des décisions
idoines en vue de soulager tant soit peu la population de Beni comme
celle de la province du Nord-Kivu qui a tant souffert », a déclaré le
député Juma Balukwisha.
        Avant d’indiquer que le speaker de la Chambre basse a bien compris le
problème, et a manifesté toute sa compassion envers les populations de
Beni, victimes à répétition de cette barbarie humaine dont les raisons
demeurent jusqu’ici inconnues. Sur ce, le président de l’Assemblée
nationale les a encouragés à poursuivre sur la même lancée,
c’est-à-dire continuer parler et dénoncer le calvaire de la population
de Beni.
        Les échanges entre les parties ont également tourné autour de la
question de savoir  qui continue à massacrer la population, et dans
quel objectif le fait-on.
On signale que la même délégation des élus du Nord Kivu venait de
s’entretenir avec le ministre de la Défense avant d’être reçue par le
président de l’Assemblée nationale.
        Le ministre leur a fourni quelques explications en rapport avec la
question, a-t-il siognalé en promettant que les échanges vont se
poursuivre.

Vivement la lumière
pour Beni

        On rappelle que cette question liée à l’insécurité qui sévit à l’Est
du pays a été évoquée au cours de la rencontre que le président de la
Chambre basse du Parlement avait eue la veille avec les élus de la
province d’Ituri. Au menu : l’insécurité qui sévit particulièrement
dans le territoire de Djugu.
Dom

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