Expulsés d’Angola : le Kasaï fait face à une situation humanitaire alarmante, alerte OXFAM

Des Congolais refoulés d’Angola déposés à la frontière de Kamako au Kasaï le 13/10/2018. Radio Okapi/Photo Joël Bofengo.

Dans un communiqué publié mercredi 31 octobre, l’ONG OXFAM indique que la région du Kasaï fait face depuis l’arrivée des centaines de milliers de Congolais expulsés d’Angola à une situation humanitaire alarmante. Pour cette organisation internationale, la région du Kasaï nécessite une importante aide d’urgence.Une des plus pauvres de la RDC, la zone est déjà affectée par un taux élevé de malnutrition, une épidémie de choléra et des conflits latents, souligne OXFAM.
Toujours selon l’organisation, la modique intervention des communautés locales ne parvient pas à soulager les multiples souffrances que connaissent ces expulsés.
« Les communautés du Kasaï font tout ce qu’elles peuvent pour aider, mais elles luttent déjà elles-mêmes contre la pauvreté, la faim et la maladie », explique Chals Wontewe, directeur pays d’OXFAMen RDC.

Il indique que son ONG a rencontré « des familles qui hébergent jusqu’à 30 personnes rentrées d’Angola, alors qu’au sein du foyer ils ont des enfants qui souffrent de malnutrition sévère. »

Oxfam signale par ailleurs que cet afflux massif de personnes au milieu de la saison des pluies pose des risques majeurs sur le plan sanitaire, dans une région déjà touchée par une épidémie de choléra et où l’eau potable et des installations d’hygiène décentes sont rares.

A cela s’ajoute la menace supplémentaire d’une résurgence des violences, car le Kasaï est toujours extrêmement fragile après le conflit de 2016. Avec l’afflux de ces personnes et la pression que cela provoque sur des ressources déjà limitées, les tensions intercommunautaires risquent de resurgir.

Pour la direction de OXFAM/RDC, « Cette nouvelle crise nécessite un financement adéquat et une réponse rapide pour que les humanitaires continuent de venir en aide à ce nombre considérable de personnes en situation d’extrême vulnérabilité.»
Face à cette situation critique OXFAM distribue depuis quelques jours de l’argent liquide aux ménages qui ont le moins de ressources afin qu’ils puissent répondre à leurs premiers besoins.

Pour sa part, le CICR renseigne que 50 000 personnes se trouvent actuellement bloquées et sans ressources dans les environs de la ville frontière de Kamako, Province du Kasaï, après avoir été expulsées d’Angola.

Beaucoup arrivent dénués de tout et ne peuvent continuer le voyage vers leur région d’origine. Si certains ont pu ramener quelques biens, notamment des matelas. La plupart d’expulsés sont obligés de revendre ce qu’ils ont sauvé au moment de leur expulsion afin de se procurer de la nourriture ou un moyen de transport.

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