Les deux signatures retirées de l’accord de Genève du 11 novembre 2018 sont un message

Des compatriotes croient (encore) dans  »la classe politique congolaise ». Ils sont déçus par le retrait de deux signatures après la rencontre de  »l’opposition congolaise » à Genève. La confiance de ces compatriotes en cette  »classe politique congolaise » résiste aux faits. Ces compatriotes vulnérables et fanatisés dans  »un monde sans cœur  » risquent d’être des  »bombes à retardement » s’ils refusent de soumettre  »leur croyance » en leurs  »gourous » au crible de la critique ; s’ils refusent de lire les faits et les signes des temps. Il n’y a de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, dit-on.

Il y a de ces passés qui ne passent pas. Des compatriotes sont rattrapés par l’histoire. Même s’ils font semblant d’être placés devant  »une grande première ». Ces compatriotes vivent dans l’illusion d’être constamment placés face aux  »questions d’actualité ». Pourtant, plusieurs questions actuelles sont vieilles mais actualisées. Ces compatriotes font comme si l’accord de Genève était le premier à ne pas être respecté. Non, il y en a déjà plusieurs.

Pourquoi ne sont-ils pas respectés ? Qui les signent ? Quels sont les intérêts qu’ils cachent ? Que révèle leur non-respect ? Que faut-il pour respecter un accord ou une parole donnée ? Ne devrions-nous pas commencer par répondre à cette double question :  »Qui a convoqué la rencontre de Genève et pourquoi ? »

Apparemment, c’est  »l’opposition congolaise ». Qu’en disent les coulisses ? Qui a pris le contact avec Alan Doss, le modérateur de la rencontre de Genève ? En creusant un peu plus, il est possible de se rendre compte que  »les tireurs des ficelles » de cette rencontre sont restés tapis dans l’ombre.  »L’opposition congolaise » aurait joué le rôle d’un  »acteur apparent ». Comme d’habitude, il n’y a rien de nouveau sous le soleil congolais. Les copains et les coquins veulent  » se retrouver ».

Dans ce contexte, les deux signatures retirées peuvent être un message : les parrains,  »tireurs des ficelles » dans l’ombre n’émettent pas toujours sur une même longueur d’ondes. Ils seraient en train de  »jouer » les Congolais(es) les un(e)s contre les autres en mettant à profit les capacités clientélistes de  »leurs nègres de service » au pays comme à l’étranger. Les acteurs apparents, les  »nègres de service », leur clientèle et les parrains jouent des rôles sur la scène congolaise sur fond d’un  »monde sans cœur ». Les imaginaires colonisés et néocolonisés pataugent dans la boue de l’histoire.

Ils sont tous victimes inconscientes et/ou consentantes du néocolonialisme et du néolibéralisme. Ils partagent un monde où  » l’hégémonie culturelle du néolibéralisme contraint à un pragmatisme technico-financier d’autant plus dangereux que l’histoire a montré à quelles extrémités pouvait conduire la déshumanisation des plus vulnérables. Que serait un monde guidé par le seul intérêt, le seul calcul, le seul profit, la seule raison pratico-formelle ? Ce serait « un monde sans âme », ce serait « un monde sans esprit », ce serait « un monde sans cœur ». » (R. GORI, 2017)

Dans ce  »monde sans esprit », dans ce  »monde sans cœur  », sans  »Bomoto », la déshumanisation des plus vulnérables peut les convertir en fanatiques, en thuriféraires, en tambourinaires et en applaudisseurs de  »gourous politicards » dénués de tout sens moral et de toute éthique de responsabilité. Dans ce  »monde sans cœur », la politique est amorale. Les expressions et les mots tels que  »parjure »,  »respect de la parole donnée »,  »respect de sa signature »,  »pyramide renversée »,  »serment constitutionnel »,  »race de vipères »,  »prostitution à l’Ujana »,  »homme d’Etat »,  »base » doivent être revisités. Comment peut-on demander à quelqu’un qui sait, en conscience, qu’il joue un jeu, qu’il assume un rôle que d’autres lui assignent de  »respecter la parole donnée » ? Lui n’a pas de  »parole ». Il parle à partir de que  »les coulisses des tireurs des ficelles » lui dictent.

Ces expressions et ses mots qui sont proférés depuis que  »les deux signatures » ont été retirées de l’accord de Genève sont tout un message. Ils nous disent que tous les mots et toutes les expressions ne signifient pas toujours la même chose toujours et partout. Que l’inversion sémantique est un piège que  »les acteurs apparents congolais » tendent aux plus vulnérables des compatriotes abusivement appelés  »base ». Ces  »acteurs apparents » peuvent, à certains moments, se présenter comme  »hommes d’Etat » dans  »un non-pays » et dans un  »non-Etat » et être applaudis par  »leurs bases ».

Ces expressions et ces mots incitent  »les minorités organisées et éveillées » à poursuivre leur travail d’invention des  »dictionnaires citoyens ». Ils en ont un :  »Ingeta. Dictionnaire citoyen pour une insurrection des consciences ».

Revenons à la rencontre de Genève. Le fait qu’une coalition dite de  »l’opposition » éclate quelques heures après sa formation est une puce à l’oreille de  »la masse critique congolaise ». Elle doit rester vigilante. Petit à petit, elle doit persévérer dans ses débats pour l’éclosion d’une classe politique alternative. Il n’y plus grand-chose à espérer des copains et coquins, partisans du statu quo et dont le cynisme est en train d’atteindre des proportions inimaginables. Ils ne croient plus qu’à leurs combines sur le dos des masses populaires appauvries, assujetties, fanatisées et soumises.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

 

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