RDC: les évêques dressent un tableau sévère du processus électoral

Le président de la Cenco, Marcel Utembi, et le secrétaire général de la Cenco, Donatien Nsholé (image d’archives).
© AFP/JUNIOR D.KANNAH

Eviter une « parodie d’élection » le 23 décembre prochain. Tel est le sens du message diffusé ce vendredi 23 novembre par les évêques de RDC à l’issue de leur assemblée extraordinaire destinée à « évaluer le processus électoral ». Les conditions d’une élection crédible ne sont pour l’instant pas réunies, estiment en substance les évêques. La Cenco formule une série de recommandations mais dresse surtout un constat sévère.

Des manifestations toujours réprimées, pas d’équité dans l’accès aux médias publics, des opposants en prison ou en exil, et une classe dirigeante « corrompue » qui pratique l’« abus de pouvoir »… Les évêques dressent un tableau sombre de la situation, au deuxième jour de la campagne électorale.

L’abbé Nsholé, porte-parole de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) : « Nous observons aussi que, contrairement aux dispositions légales, des agents de la territoriale et des administratifs, des ministres et des chefs de village sont contraints de battre campagne pour une seule tendance politique. Et les moyens de l’Etat sont réquisitionnés et mis à la disposition d’une seule plateforme en politique. Ce qui consacre l’inégalité des chances, inadmissible dans une compétition démocratique ».

Les machines de la discorde

Ce tableau permet-il d’aller aux élections sans que les résultats ne soient contestés, s’interrogent les évêques ? Ils demandent à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de trouver un consensus sur l’utilisation ou non de la machine à voter.

« Nous pensons qu’il est encore possible de trouver un consensus sur l’utilisation ou non de la machine à voter, estime l’abbé Nsholé. Si l’usage de cette machine s’avérait inéluctable, nous demandons à la Céni de rassurer le peuple congolais que la machine ne sera exclusivement utilisée que pour l’identification des candidats et l’impression des bulletins de vote, de procéder uniquement au comptage manuel des voix et d’afficher les procès-verbaux dans tous les bureaux de vote et de dépouillement le même jour, autrement elle jetterait le discrédit sur le résultat du scrutin ».

« Leadership nouveau »

Les évêques ne se prononcent pas en faveur de l’un ou l’autre des candidats, mais appellent les Congolais à opter pour un « leadership nouveau » : « Nous vous prévenons contre des beaux parleurs et des vendeurs d’illusion. Méfiez-vous surtout de ceux qui distribuent l’argent pour acheter vos voix ».

Les évêques estiment qu’il est encore temps de rectifier le tir, mais s’adressent déjà à la communauté internationale pour lui demander de ne prendre en considération que des résultats qui soient « conformes à la vérité des urnes ».

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