Tout le monde sait que le français n’est pas notre langue; mais comme beaucoup de peuples africains, nous nous sommes approprié cette langue que nous aimons bien. Au moment où je compose ce texte, consciemment ou inconsciemment, j’obéis à des règles d’usage pour que mon texte soit lu et compris par tous. En écrivant, je n’annonce pas à mes lecteurs ces règles; mais je les applique. Il en est de même de la parole de Dieu contenue dans la bible. Nous devons vivre cette parole et non l’énoncer tout au long des journées comme des perroquets.

Aujourd’hui, nous célébrons Noel, la fête de nativité. Noel, Dieu fait homme. Dieu qui s’est fait homme pour vivre avec les hommes, souffrir avec les hommes, leur apprendre à s’aimer,  à aimer leur créateur et mourir pour les hommes. La vie de Jésus, elle-même, est un exemple de cet amour, ce don de soi, donner sa propre vie pour que l’autre l’ait en plénitude. C’est cela l’exemple que tout celui et toute celle qui se dit Chrétien ou Chrétienne devait suivre. Car, il l’a dit, lui-même: « Ce ne sont pas tous ceux qui crient Seigneur, Seigneur qui entreront dans le royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de mon père. »

Dieu n’a pas besoin de la prière des Pharisiens, comme il n’a pas besoin que l’on multiplie des paroles reprises dans la bible et accompagnées avec beaucoup de « amen » tonitruants pour accepter vos prières; mais il aime nous voir vivre sa parole. Pour fêter, des millions ont été dépensés en cadeaux et nourritures. Le Jésus dont nous commérons la nativité nous recommande de partager ce que nous avons avec l’autre, de pardonner et surtout de voir l’autre comme étant supérieur à  nous : mona muntu yonso bu mukutambe! Malheureusement, beaucoup d’entre-nous sont comme les riches dont il a dit lui-même: il est plus facile à un chameau d’entrer dans le chas d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui détruira notre génération, c’est l’égoisme. L’égoisme qui engendre le narcissisme,  l’envie, l’orgueil, la cupidité, le vol, le crime.. « Bammone,bangambe! ».

Lorsque nous étions au petit séminaire, je me rappelle d’un petit exercice que les prêtres nous ont appris et qui est, selon moi, d’une grande efficacité dans la vie d’un Chrétien ou d’une Chrétienne: l’examen de conscience à la fin de la journée. Lors de cet examen que nous faisions pendant la prière du soir avant d’aller dormir, nous devions répondre, chacun intérieurement, à plusieurs séries de questions : est-ce que j’ai accompli tout ce que je devais faire aujourd’hui? ai-je été bon envers moi-même, envers mes amis, envers mes professeurs, envers Dieu? Ai-je posé un acte qui aurait peut-être blessé mon prochain? Quelles bonnes actions ai-je fait aujourd’hui? Quelles résolutions puis-je prendre pour mieux faire? C’étaient des questions posées avec des intervalles de silence pour nous permettre de réfléchir et de répondre en toute honnêteté et elles nous aidaient à nous améliorer dans notre vie de chaque jour.

C’est ce petit exercice-là que je recommande à tous ceux et toutes celles qui se disent chrétiens aujourd’hui, donc enfants de Dieu. En effet, le jour où les chrétiens commenceront à vivre la parole de Dieu et non à répéter comme des perroquets ses enseignements et ses prières, il y aura d’abord moins d’églises qui foisonnent dans toutes les villes et dont les effectifs de membres n’augmentent jamais; nous verrons moins de photos sur Facebook chaque dimanche avec les sapeurs qui nous salueront au nom de Jésus, nous nous occuperons mieux des problèmes de nos populations sans attendre que la communauté internationale le fasse pour nous, bref nous serons de vrais responsables de notre devenir. Voilà ce que je souhaite à tous ceux et toutes celles qui fêtent la Noël aujourd’hui: vivre l’amour de Dieu.

Pendant cette fête de nativité, ayons aussi une pensée pieuse pour nos frères et soeurs que le Seigneur a rappelés auprès de lui. Que leurs âmes reposent en paix. Joyeux Noël à toutes et à tous!

 

Lumbamba Kanyiki