Élections en RDC : l’Union africaine « souhaite fortement que les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais »

Par /Jeune Afrique

L’ancien président malien Dioncounda Traoré, chef de la mission d’observation de l’Union africaine (UA) en RDC, a dit souhaiter « fortement » que « les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du people congolais ». Sa « déclaration préliminaire » a été faite à Kinshasa le 2 janvier, alors que le pays attend fiévreusement les premiers résultats de la Ceni.

C’est une petite phrase, lâchée par Dioncouda Traoré au bout d’un discours long de huit pages, à Kinshasa, le 2 janvier. Mais elle pourrait produire d’importants remous.

L’ancien président malien, qui dirige la mission d’observation électorale de l’UA pour les élections générales du 30 décembre en RDC(MOEUA), a dit « souhaiter fortement que les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais ».

Il l’a dit dans le cadre de la « déclaration préliminaire » de la mission. Elle intervient après que le pays attend, fiévreusement et sans Internet, l’annonce des premiers résultats par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

Première victoire

Depuis sa tribune, à l’hôtel Kempinski, Dioncounda Traoré a affirmé que les élections « se sont globalement déroulées dans un climat apaisé et serein, malgré les ingérences et tous les défis organisationnels, politiques et sécuritaires ». « La tenue de ces élections constitue en soi une première grande victoire du peuple congolais », a-t-il affirmé.

L’ancien président malien, à la tête de 23 équipes déployées dans 13 provinces, a néanmoins relevé une série de dysfonctionnements pendant la campagne et le jour du vote.

Selon la MOEUA, le « cadre juridique des élections » a « fait l’objet de nombreuses modifications non consensuelles à l’exemple de l’introduction du seuil de représentativité pour les élections législatives nationales provinciales et locales » ou encore « l’usage de la machine à voter ». Elle a aussi noté « l’irrégularité des rencontres des cadres de concertation établis par la Ceni », lesquelles auraient pu « éviter les décisions non consensuelles, notamment l’introduction de la machine à voter et le report des élections dans les localités de Beni, Butembo et Yumbi« .

La MOEUA a relevé « les actes de violence ayant entraîné des pertes en vies humaines, notamment à Kalemie, Lubumbashi et Mbuji-Mayi et la suspension des activités de campagne pour la présidentielle à Kinshasa ».

Concernant le jour du vote, le MOEUA a relevé un retard à l’ouverture de certains bureaux de vote « allant parfois jusqu’à 5 heures […] dû à la mise en marche des machines à voter [et] l’arrivée tardive du matériel électoral ». Celui-ci a néanmoins été « compensé » dans la majorité des bureaux de vote visités.

« Quelques bureaux de vote notamment Limete, Kalemie et Matadi » n’avaient pas reçu de matériel électoral en quantité suffisante, a encore constaté la MOEUA.

Les Congolais vont désormais devoir patienter pour connaître les premiers résultats de la Ceni. Elle a jusqu’au 6 janvier pour les annoncer.

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