RDC: la méthode de compilation des résultats des législatives pose des questions

Siège de la Céni à Kinshasa, le 9 janvier 2019.
© REUTERS/Baz Ratner

L’annonce des résultats des élections législatives en RDC était prévue jeudi soir, avant d’être repoussée à ce vendredi. Mais en attendant, les observateurs électoraux s’interrogent sur la méthode de compilation de ces résultats ainsi que ceux des élections provinciales, partiellement proclamés mercredi. Une méthode jugée « opaque » dans les milieux diplomatiques.

Principale source d’étonnement, le fait que depuis l’annonce des résultats de la présidentielle dans la nuit de mercredi à jeudi,  la plupart des CLCR, les quelque 170 centres locaux de compilation des résultats ont cessé de travailler, selon les observateurs de la Symocel (Synergie des missions citoyennes d’observation électorale).

Or à cette date seule une infime minorité de ces centres avaient ne serait-ce que commencé à compiler les résultats des législatives. Sur la base de quels éléments la CénI est-elle donc en train de préparer l’annonce des résultats ? Les observateurs s’interrogent.

Des résultats ou des négociations?

La méthode officiellement utilisée pour les élections provinciales alimente les doutes. Le rapporteur de la Céni a assuré que les résultats de ce scrutin ont été compilés à la fois sur la base de « documents » et de « clés USB ».

Ce qui pose deux problèmes : « Quels documents ? » s’interroge un diplomate, puisque la compilation des résultats pour cette élection n’avait pas encore débuté ? Quant à la consolidation finale des résultats via les clés USB, elle « viole la loi électorale » dénonce un expert pour qui toute la procédure est « opaque »

« On se demande de quoi discutent réellement les membres de la Céni réunis en plénière » déplore à son tour Bob Kabamba, politologue à l’université de Liège. Il craint que la publication des résultats des législatives ne repose pas sur « des résultats, mais plutôt des négociations ».

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