Meurtre des experts de l’ONU/Kananga: les avocats de la défense accusent le tribunal militaire de ralentir le procès

Michale Sharp et Zaida Catalan, deux experts de l'ONU assassinés en RDC
Michale Sharp et Zaida Catalan, deux experts de l’ONU assassinés en RDC

Renvoyée au lundi 4 février 2019, la suite du procès sur le meurtre de Zaida Catalan et Michael Sharp, deux experts de l’ONU, fait grincer des dents dans le rang de la défense.

Les avocats de la défense disent ne pas s’accommoder à la « lenteur du tribunal militaire ». Une réaction suscitée par la décision du juge de renvoyer à la prochaine audience la nouvelle audition des enregistrements des échanges entre le colonel Jean de Dieu Mambweni, témoin en détention, et les experts assassinés.

« On doit avancer. Nos clients sont en détention mais le tribunal traîne les pas. Il y a des témoins qui doivent changer de statut en devenant des prévenus. Certains témoins ont manipulé nos clients, nous en avons des preuves mais les choses n’avancent pas », s’exprime l’avocat Trésor Kabangu qui assiste plusieurs prévenus dont Vincent Manga.

Lors de l’audience du jeudi dernier, le témoin, Jean Bosco Mukanda, devenu principal suspect dans cette affaire, a été confronté au prévenu, Ilunga Lumu Évariste. Cette confrontation a porté sur le rôle joué par Jean Bosco Mukanda dans le meurtre des experts de l’ONU et de leurs accompagnateurs congolais. Ilunga a confirmé devant le tribunal que c’est Jean Bosco Mukanda qui avait donné l’ordre d’exécuter les deux experts.

Le tribunal militaire a voulu faire auditionner, pour la deuxième fois, les enregistrements des échanges entre le lieutenant colonel Jean de Dieu Mambweni et les experts.

« Les conditions techniques n’étant pas réunies, cette audition interviendra à la prochaine audience« , a dit le juge président Mampasi Nanga avant de renvoyer la suite du procès au 4 février 2018.

A propos de ce report, un autre avocat de la défense dit ne pas comprendre la méthodologie du tribunal militaire consistant à faire auditionner les enregistrements plusieurs fois.

« Ces enregistrements apportent quoi à l’avancement du procès. Nous les avons déjà écoutés, on doit avancer« , tonne-t-il.

Le ministère public, par contre, soutient que le procès avance.

« Nous cherchons la vérité. Il y a eu des vies qui ont été méchamment supprimées. Nous devons savoir ce qui en est à la base. Les avocats parlent de lenteur? Que peuvent ils dire de la Cour pénale internationale qui prend des années ?« , rétorque Muwawu Tanzu, l’avocat général près la cour militaire du Kasaï Occidental.

Sosthène Kambidi

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