Meurtre des experts de l’ONU: le capitaine Mbwara Muiza et Jean Bosco Mukanda se contredisent

Ph. ACTAULITE.CD
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Le tribunal militaire de garnison de Kananga a confronté, lors de l’audience de ce jeudi 21 février, le prévenu Jean Bosco Mukanda et le témoin Mbwara Muiza, capitaine au sein des Forces armées de la RDC (FARDC).

L’officier de l’armée s’est expliqué, en swahili, sur les liens entre lui et le prévenu Jean-Bosco Mukanda.

« Je suis arrivé avec les soldats de mon équipe entre le 2 ou le 3 janvier 2017. Le commandant Jean-Bosco Munganga de P2 (renseignements de la police) est venu me voir trois jours après avec Jean-Bosco Mukanda. Il me l’a présenté comme un grand chef milicien qui s’était illustré par l’attaque et la destruction du commissariat de la police de Bunkonde et sa maison. Suite à cette indication, j’avais ordonné l’arrestation de Mukanda que je n’ai pu libérer que sur demande de la société civile de Bunkonde et des prêtres catholiques car ils redoutaient que son arrestation ne provoque des affrontements avec la milice« , a expliqué le capitaine Mbwara.

Témoignage démenti par le prévenu Jean Bosco Mukanda.

« Il ne m’a jamais arrêté. Je suis entré en contact avec l’armée grâce à mon grand-frère Richard Ilunga (cadre du PPRD et administrateur à la Caisse nationale de sécurité sociale) qui m’avait donné le numéro du colonel Isaac. Au contraire, c’est moi qui lui avais présenté un milicien qu’il avait arrêté. A Bunkonde, comme j’étais soupçonné d’être de connivence avec les services de l’armée, le capitaine Mbwara m’avait trouvé une chambre non loin de l’état-major de son unité. Il avait même détaché deux militaires pour ma sécurité. Un jour, je l’avais informé des préparatifs d’une attaque sur Bunkonde. Nous travaillions ensemble« , s’est exprimé le prévenu Mukanda.

Le capitaine Mbwara reconnais avoir été informé sur l’attaque mais rejette, par ailleurs, les allégations de Mukanda selon lesquelles deux militaires auraient été commis à la sécurité du prévenu.

« Après sa libération, il commençait à me saluer. Je ne connaissais pas sa maison. Un jour, il m’a appelé pour m’informer de l’imminence d’une attaque des miliciens. Effectivement, les miliciens nous avaient attaqué et nous les avions repoussés« , ajoute l’officier Mbwara.

L’officier du ministère public a indiqué que Jean Bosco Mukanda était un grand chef milicien. Ce que les prévenus Vincent Manga, Constantin Tshidime Bulabula et Évariste Ilunga ont également confirmé.

Longtemps présenté par le ministère public comme témoin oculaire du meurtre des experts  de l’ONU en 2017, Jean Bosco Mukanda a formellement été mis en cause comme l’un des commanditaires de ce meurtre. Il est poursuivi pour quatre préventions : meurtre avec mutilation, terrorisme, participation à un mouvement insurrectionnel et association des malfaiteurs. Il s’ajoute ainsi aux treize autres prévenus qui comparaissent dans ce procès.

Pour sa part, le capitaine Mbwara Muiza est l’officier de l’armée qui commandait l’unité déployée à Bunkonde lors du meurtre. Il a toujours été réclamé ainsi que d’autres officiers par les avocats de la défense.

Sosthène Kambidi

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