RDC : Claudel Lubaya appelle à l’ouverture d’une « action disciplinaire » contre le général Gabriel Amisi

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Le député national Claudel Lubaya  a invité, ce mardi 16 avril, le ministre de la Défense à ouvrir une « action disciplinaire » contre le chef d’état-major général adjoint des Forces armées de la RDC (FARDC), le lieutenant-général Gabriel Amisi, accusé par l’ONG britannique Global Witness de « commercialiser des permis forestiers illégaux » dans le pays.

« Soldat de son état et officier supérieur de surcroît, il est régi par la Loi n° 13/005 du 15 janvier 2013 portant statut du militaire des Forces armées de la RDC, par le code de conduite de l’agent public et par la loi organique portant organisation et fonctionnement des forces armées« , rappelle l’élu de Kananga dans le Kasaï Central.

Le lieutenant-général Amisi est donc « astreint à la discipline militaire, à la dignité, la sobriété et l’exemplarité dans son comportement« , note Lubaya pour qui les dénonciations « répétées sur ses présumées pratiques illicites font peser des lourds soupçons sur sa personne et, partant, portent atteinte à l’image de la hiérarchie militaire. »

Pour redorer l’image de l’armée

L’action disciplinaire ainsi ouverte et les mesures d’ordre qui en découlent « auront l’avantage de renforcer l’État de droit dans son volet égalité devant la loi, présomption d’innocence, prévention et lutte contre la corruption en même temps qu’elles contribueront à redorer l’image de l’armée et celle des institutions républicaines. », renchérit le même élu, également président de l’Union Démocratique Africaine Originelle (UDAO), un parti politique.

L’action disciplinaire est « indépendante de l’action judiciaire« , selon l’article 111 de la loi portant statut du militaire des Forces armées de la RDC.

Spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles des pays en développement, l’ONG britannique Global Witness a porté de lourdes charges contre le numéro deux de l’armée congolaise, ce mardi 16 avril.

« La famille d’Amisi a obtenu cinq concessions forestières en juin 2018. Ce qui constitue une violation du moratoire sur l’attribution des concessions forestières industrielles, en vigueur depuis plusieurs années, en RDC, dont l’objectif est de protéger les forêts humides congolaises d’une grande biodiversité et critiques pour l’environnement », affirme l’ONG dans un communiqué. Ces permis auraient été attribués à l’officier dans un délai éclair : 4 jours, alors que l’obtention de nouveaux permis était alors illégale.

Amisi est régulièrement cité dans le commerce illicite des ressources naturelles. Il a déjà été pointé du doigt  par l’ONU dans l’exploitation des mines d’or et le commerce d’armes.

L’union européenne (UE) et les Etats-Unis l’ont sanctionné en 2016 et 2017 pour de « graves » violations des droits de l’homme.

Un « ami personnel » de Kabila

Mais, depuis, « aucune action disciplinaire n’a été entreprise à son encontre« , a regretté un haut gradé de l’armée, joint par ACTUALITE.CD.

Amisi est un « puissant redouté et ami personnel du président honoraire Joseph Kabila, Rien ne sera entrepris à son  encontre« , explique la même source qui considère Amisi comme le « futur chef d’état-major général des FARDC« .

Ce ton est également repris par Global Witness qui décrit Amisi comme un  » puissant initié du régime de Kabila ».

En 2012, le groupe d’experts de l’ONU avait, par un rapport, accusé le général Amisi [ alors chef d’état-major de la Force terrestre des FARDC], de « contrôler un réseau de distribution de munitions de chasse à destination de braconniers et de groupes armés« .

Une commission d’enquête avait été mise sur pied par le président Joseph Kabila pour enquêter. Mais, faute de preuves probantes exigées, le Conseil supérieur de la défense en RDC avait « approuvé » le rapport ayant « blanchi » le général Gabriel de toutes les accusations qui pesaient sur lui.

Christine Tshibuyi

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