Lutter contre le culte de la personnalité au Congo-Kinshasa. Pas une mince affaire !

 »Muntu udi udilowa » (Le Muntu s’ensorcelle lui-même)

Il est quand même curieux que certains compatriotes ne commentent les articles écrits sur le Congo-Kinshasa que si leur  »chef », leur  »préso » ou leur  »gourou » y est cité. Des questions essentielles liées à la  »souveraineté intégrale » du pays, à la guerre perpétuelle de prédation et de basse intensité qui s’y déroule, du vide idéologique de plusieurs  »partis politiques » et/ou de l’hégémonie mondialiste du marché (sur le déclin), etc. ne soulèvent presque pas de débat dans leurs milieux.

C’est comme si le culte de la personnalité avait réussi à détourner plusieurs de nos compatriotes du combat des idées, du débat argumenté et contradictoire! C’est très curieux ! Cela pourrait être un mauvais signal. Cela pourrait justifier un certain esclavage volontaire dans lequel ces compatriotes se complaisent. Que leur  »chef »,  »préso » ou  »gourou » soutienne des idées néocolonialistes ou suicidaires, ce n’est pas leur problème. Qu’il soit un criminel de guerre ou économique, ou  »un frappeur », ce n’est pas leur problème.

Le comble est que malgré tout cela, ils finissent par l’appeler  »autorité morale » sans se rendre compte qu’ils vident ces deux mots  »autorité » et  »morale » de tout leur sens. Ce faisant, ils ne se réalisent pas que  »cet assassinat du signifié tue le signifiant qui légitime la prolifération des faits. Dès lors que les mots disent n’importe quoi, les choses ne signifient plus rien. Le réel pathogène peut se répandre comme une bouteille à encre. » (M. Onfray, 2019). Et ils seront étonnés que le pays traîne à prendre son réel envol avant d’aller accuser  »le Ciel » posant cette question  :  »Nzambe, tosali yo nini ? ». Aveuglés par le culte de la personnalité et devenus des esclaves volontaires, ils feignent de comprendre (ou ils ne comprennent tout simplement pas) qu’ils se sont créé des  »idoles » !

Dans ce contexte où le réel pathogène se répand, lutter contre le culte de la personnalité n’est pas une mince affaire. Le fanatisme, l’idolâtrie et l’esclavage volontaire rendent la tâche ardue.

En sus,  »le culte de la personnalité est une signature du régime autoritaire. Le pouvoir(-os) dispose de poètes de cour, d’artistes à sa main, d’intellectuels stipendiés, de musiciens aux ordres, de journalistes vendus, bien sûr. Ils ont pour mission de célébrer le nom, le visage, la figure du dictateur (ou du sous-fifre) afin de le rendre présent partout dans la vie quotidienne. » (M. Onfray, 2019).

Dans ce contexte,  »les hérétiques de la pensée conformiste » et les autres empêcheurs de penser en rond sont des cibles privilégiées. Ils doivent à tout moment répondre du crime de la pensée critique.

Heureusement que plusieurs parmi ces derniers sont vaccinés contre la bêtise abrutissante et l’esclavage volontaire ! De plus en plus, ils apportent leur pierre au devenir collectif congolais.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1921

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