Des scènes nauséabondes et un Congo-Kinshasa tombé plus bas que terre

En commentant les scènes nauséabondes auxquelles des jeunes congolais, fanatiques de  »négriers des temps modernes » de  »la social-démocratie », sont en train de se livrer, il serait fou d’oublier que cela fait partie de la guerre d’usure et de basse intensité menée contre le pays de Lumumba. Une guerre d’usure vise (aussi et surtout) la fatigue de soi et de ses nerfs et  »la défaite de la raison ». Les scènes que nous rapportent les vidéos distribuées sur les réseaux sociaux témoignent que cette guerre est en train d’atteindre certains de ses objectifs. Et entre autres : la mort de l’humain (du  »bomoto ») et l’ensauvagement des pans entiers de la jeunesse congolaise, le culte de la personnalité des individus dont la médiocrité est manifeste, le triomphe du nihilisme et de la thanatophilie, etc.

Ces jeunes appartenant aux deux camps de  »la social-démocratie » de la congolofolie ont renoncé à la raison en faisant du fanatisme, de la haine du  »nous collectif », de la destruction de soi et de l’autre un signe manifeste de leur crise anthropologique et de leur crise de sens.

Evoluant dans une société où ils doivent régulièrement prendre  »les frappeurs », les criminels de guerre, les criminels contre l’humanité et les criminels économiques comme  »modèles » à reproduire, ils ont craqué, ils ont perdu tout sens de la transcendance et de l’utopie indispensable à la production d’un Congo plus beau qu’avant.  »La plus belle fille du monde ne pouvant donner que ce qu’elle a », cette jeunesse dépourvue d’un modèle éthique, culturelle et politique digne de ce nom est en train de se vautrer dans la boue. Et les adultes d’entre nous qui se délectent en applaudissant ces scènes nauséabondes donnent l’impression qu’ils applaudissent la descente aux enfers du  »cœur de l’Afrique ». Ils donnent l’impression de n’avoir pas compris que le pays de Lumumba est descendu plus bas que terre au cours d’une guerre d’usure et de prédation entretenue par des ‘nègres de service » de  »gauche », de  »droite », du  »centre », etc.

Demain, quand cette guerre d’usure nous aura rendus  »apatrides », nous comprendrons, peut-être, qu’au lieu de se moquer des  »nègres de service et des marionnettes » accomplissant leur rôle dans l’implosion et la balkanisation de notre patrimoine commun, nous aurions pu agir autrement en persévérant dans la constitution des solidarités résistantes. Il sera peut-être plus tard. Ne perdons pas de vue l’histoire des Indiens exterminés pour la gloire d’une grande puissance de la mort…

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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