Des réfugiés congolais de Kamuina Nsapu prêts à regagner leurs contrées

Lephare

Le long exil vécu par les réfugiés congolais de Kamuina Nsapu ayant fui les atrocités meurtrières survenues dans le Kasaï central, et actuellement vivant dans la province angolaise de Lunda Norte, dans des conditions extrêmement difficiles, au gré des aides humanitaires leur parvenant au compte-gouttes, pourrait prendre fin dans les prochaines semaines.  On est loin de s’imaginer le cauchemar ponctué par des nuits d’insomnie passées dans la forêt, la traversée périlleuse des savanes et l’installation dans des conditions précaires dans une province angolaise dépourvue de structures d’accueil, où il fallait s’adapter à une nouvelle vie. Ce chemin de la croix a vu des malades mourir et être enterrés sans dignité, des femmes enceintes accoucher sur des feuilles et de branchages, ainsi que des personnes vulnérables tomber une à une, sans soins médicaux.

 

C’est pour abréger ce calvaire et évaluer la coopération interprovinciale entre la province du Kasaï central et la province angolaise de Lunda Norte, que des experts de ces deux entités politiques se sont retrouvés à la fin du mois de juillet, dans cette province angolaise, précisément à Tundo. Des recommandations formulées par les dirigeants de ces deux provinces voisines, on peut retenir la volonté des deux parties de consolider les relations politiques et économiques et de raffermir les liens de fraternité entre les peuples congolais et angolais.

D’ailleurs, à l’issue des travaux de trois jours, le gouverneur Martin Kabuya Mulamba, chef de la délégation du Kasai Central, a livré ses impressions à la presse, rappelant que les Congolais et les Angolais constituent un même peuple séparé par la colonisation et l’administration. Ces deux peuples étant liés par le sang, le sort et l’histoire, il a indiqué qu’avec son collègue Ernest Muangala, et leurs équipes, ils ont examiné les principales difficultés que rencontrent leurs deux provinces. Outre les questions économiques, ils ont abordé le dossier épineux de milliers de réfugiés congolais de Kamuina Nsapu, candidats au retour volontaire au Kasaï Central. Cela est aujourd’hui possible après la réouverture officielle des frontières entre le Kasaï Central et la province angolaise de Lunda Norte. Les deux parties ont examiné à cette occasion, les conditions de rapatriement de ces réfugiés dans la dignité et l’honneur.

Comme pour joindre l’acte à la parole, le gouverneur Martin Kabuya et sa suite ont rendu une visite aux réfugiés dans leurs campements, non sans leur adresser un message de soutien et de réconfort du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi. A ces compatriotes désireux de reprendre une vie normale, il a exprimé toute sa solidarité et souligné que la RDC a besoin de tous ses fils pour sa reconstruction. C’est la raison pour laquelle le chef de l’Etat l’a dépêché à Lunda Norte pour inviter tous les refugiés congolais à regagner la mère-patrie. Et pour que cela se fasse dans les règles de l’art, il a exhorté ses compatriotes à se faire enregistrer et attendre les consignes données dans ce cadre.

L’on croit savoir qu’il a également donné des assurances à ces milliers de refugiés sur la fin de l’insécurité qui avait décimé une grande partie de la population du Kasaï Central et poussé des milliers de personnes à se réfugier en Angola. Aujourd’hui, le calme est revenu. L’autorité de l’Etat est rétablie, les populations vaquent à leurs occupations. Dans la province du Kasaï Central, les habitants qui s’étaient refugiés dans la forêt, ont entendu les appels au retour et nombreux ont regagné leurs maisons. Certes, la reconstruction de cette entité qui porte encore les séquelles des affrontements, requiert des moyens. Voilà pourquoi les autorités locales invitent les hommes et femmes d’affaires ressortissants de ce coin du pays, à venir investir pour la reprise des activités économiques.

Aux dernières nouvelles, nous apprenons qu’une première vague de refugiés va bientôt retrouver ses terres abandonnées pendant que la rébellion faisait rage. Entre autres conditions pour un rapatriement harmonieux, la province vient de se doter d’un comité d’accueil qui a pour mission : faciliter aux réfugiés leurs villages et la reprise de leurs activités agricoles, et surtout, de veiller à ce que ceux qui s’installeront au chef-lieu de la province, ne puissent plus revivre un autre climat d’insécurité.

Pour résoudre ce problème de rapatriement, le gouvernement provincial devra donc construire des maisons pour loger les refugiés qui ont perdu leurs logis, disponibiliser des véhicules de transport distribuer des aides alimentaires et des semences améliorées pour la relance des activités agricoles.

J.R.T.  

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