Kasaï Central : expulsés et rapatriés spontanés d’Angola cohabitent dans le désespoir à Kalambambuji

Photo ACTUALITE.CD.

Le nombre exacte des Congolais retournés d’Angola n’est pas toujours connu par des autorités du Kasaï Central, moins encore par des humanitaires, qui essaient de leur venir en aide. Ils vivent, les uns dans des tentes du HCR alors que les autres se sont fabriqués des abris de fortune sur un espace de plus de 500 m2. Difficile de les identifier ou encore de les dénombrer.

“Il y a parmi eux, des personnes qui ont quitté Angola d’elles-mêmes. Celles-là ont été enregistrées par les services angolais et nous avons reçu les listes. Nous pensons qu’ils sont entre 5.000 et 6.000 personnes pour l’instant ici à Kalambambuji. Mais parmi elles,  il y a des personnes que l’Angola a expulsées et qui sont sur le site. Celles-là, nous avons des soucis pour leur situation mais nous essayons d’arrondir les ongles”, explique Ibrahima Diane du sous bureau HCR au Kasaï trouvé à Kalambambuji.

Sur le site,  les retournés d’Angola tentent de survivre vaille que vaille.

“Nous coupons les bois de chauffage que nous vendons pour nous procurer la nourriture. La quantité de la farine que le HCR nous a donnée est insuffisante pour ma famille”, relate un homme, rapatrié volontaire,  assis sur un tronc d’arbre devant sa tente à côté d’une femme et cinq enfants qu’il présente comme membres de sa famille.

Chaque matin,  des centaines des occupants du site des retournés accourent devant un hangar fabriqué avec les bâches HCR et placé à proximité pour consulter les listes des personnes qui doivent embarquer à bord des camions affrétés par le HCR. Rares, sont les plus chanceuses qui trouvent leurs noms.

Véro,  la cinquantaine, est désolée ce dimanche 6 octobre après avoir consulté les listes : « J’ai  une famille de 8 personnes mais sur les listes, seules deux personnes sont alignées pour embarquer. Je ne sais pas ce que je vais faire », se plaint-elle.

Sur cette question, le HCR parle de certaines pratiques frauduleuses. « Nous nous referons aux listes reçues des autorités angolaises mais il y a des personnes qui veulent présenter plusieurs noms pour une famille connaissant que cela va augmenter le kit de l’assistance. Nous essayons de gérer », répond un responsable du HCR.

Plusieurs autres personnes qui vivaient dans la province du Kasaï et qui sont sorties par le Kasaï Central ne savent pas ce qu’il faut faire pour rentrer dans leur province.

« Nous sommes ici depuis le 5 septembre 2019. Nos noms n’ont toujours pas été affichés. Nous ne comprenons rien. Même à Kananga,  qu’est-ce que nous allons faire parce que chez nous c’est au Kasaï », s’étonne, désespéré, un homme qui s’exprime en Tchiokwe, un dialecte parlé au sud de Tshikapa.

Depuis le 30 septembre dernier, il n’y a pas eu évacuation des ex réfugiés congolais d’Angola se trouvant à Kalambambuji, à la suite des travaux que l’office des routes effectue au pont flottant endommagé sur la rivière Lueta.

Un convoi de 15 camions qui devait quitter Kalambambuji ce dimanche 6 octobre a connu un retard suite à des fortes pluies qui se sont abattues dans la zone rendant la route impraticable.

Près de 17.000 Congolais qui avaient trouvé refuge en Angola début 2017 à la suite des événements de la milice Kamuina Nsapu rentrent en RDC sans  accompagnement depuis début août. 11.600 ont déjà été évacués vers Kananga où ils ont commencé à recevoir la semaine dernière des kits de réinsertion du HCR et du PAM.

Sosthène Kambidi,  de retour de Kalambambuji

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