Dialogue : Kabila et Tshisekedi d’accord … pour novembre

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L’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social) d’Etienne Tshisekedi a fait savoir à l’opinion tant nationale qu’internationale, il y a plus d’une semaine, que si le Dialogue politique entre Congolais n’était pas convoqué avant la fin de ce mois de novembre 2015, il deviendrait automatiquement sans objet pour ce parti politique. Cet ultimatum semble avoir été capté cinq sur cinq du côté de la Majorité Présidentielle.

En effet, au terme d’une réunion interinstitutionnelle présidée le lundi 02 novembre 2015 par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, avec la participation des présidents des deux chambres du Parlement, du Premier ministre, du Président de la Cour Constitutionnelle, du 1er Président de la Cour Suprême de Justice, du Procureur générai de la République et du Chef d’Etat-major général des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), il a été donné d’apprendre que la convocation de ce forum est imminente.

Selon le Vice-premier ministre et ministre de l’intérieur, Evariste Boshab, qui en a fait le compte rendu, tous les chefs des institutions de la République ont partagé une « vision commune sur l’impératif de rechercher un consensus sur le processus électoral. Ainsi donc, tous les regards sont tournés vers Joseph Kabila, pour l’annonce de la date et du lieu de la tenue de ce Dialogue national. On attend aussi un signal de la Communauté internationale, représentée en RDC par la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo), pour la désignation du médiateur, voire de deux co-médiateurs (un Africain et un Européen).

Une partie de l’Opposition contre le Dialogue

Depuis son annonce, au mois de mai de l’année en cours par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, qui a même passé trois mois à consulter les « forces politiques et sociales » internes et externes (diaspora congolaise), l’idée du Dialogue national est sérieusement combattue par une partie de l’Opposition. C’est le cas de l’UNC (Union pour la Nation Congolaise) de Vital Kamerhe, du MLC (Mouvement de Libération du Congo) de Jean-Pierre Bemba (détenu au centre pénitencier de la Cour Pénale Internationale depuis 2008), de l’ECIDe (Engagement Citoyen pour la Développement) de Martin Fayulu mais aussi du G7, qui regroupe sept partis exclus ou auto-exclus  – c’est selon – tout récemment de la Majorité Présidentielle.

Tous ces opposants de premier plan ainsi que d’autres considèrent le Dialogue comme une distraction destinée à un nouveau partage des postes, dans le but de faire perdre du temps aux Congolais et de favoriser le fameux «glissement » du calendrier électoral au-delà de l’année 2016. A leur avis, la meilleure alternative à offrir aux Congolaises et Congolais, c’est de les amener tout droit aux urnes, après le réaménagement, par consensus, du calendrier électoral, dans le respect des délais constitutionnels pour les élections verrouillées, à savoir la présidentielle et les législatives nationales.

En dépit de plusieurs tractations de coulisses menées par des diplomates occidentaux auprès des opposants anti-Dialogue, ceux-ci continuent de camper dans le refus de participer à un forum qu’ils estiment comporter un agenda caché, à savoir la prolongation du mandat du Chef de l’Etat actuel qui, dans leur entendement, doit procéder, au plus tard le 20 décembre 2016, à la passation civilisée de pouvoir avec son successeur, à sortir des urnes à la date du 27 novembre 2016.

La machine électorale bloquée

Le Dialogue politique est d’autant souhaité par la majorité au pouvoir, ainsi qu’une large frange de l’Opposition et de a Société Civile en raison de t1npact qu’il pourrait avoir sur le mécanisme de déblocage de la machine électorale. Celle- ci se trouve complètement à l’arrêt pour le moment à cause à la fois de l’implosion du calendrier électoral initial et des démissions en cascade enregistrées au sein du bureau de La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

Dans l’hypothèse ou les parties prenantes aux élections ne seraient pas en mesure de se parler en vue de trouver un compromis autour du calendrier électoral et de combler les vacances constatées au sein de la centrale électorale nationale, l’impasse va persister pour une durée indéterminée. Ce qu’il faut craindre est que, soit le pays s’installe en douceur dans le « glissement » pour 12, 24 ou 36 mois, soit la « rue » se charge de trouver à sa manière une voie de sortie à la crise politique, avec les conséquences que l’on peut imaginer.

KIMP

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