La marche initiée par le comité laïc de coordination (CLC) a eu lieu ce samedi 19 octobre 2019 à Goma, au Nord-Kivu. Les militants se sont dans la matinée rassemblés au niveau de la station Mutinga, du rond point Singers et du terminus Katindo. Il ont fait jonction au niveau de TMK avant de descendre tous ensemble au parquet général du Nord-Kivu pour déposer leur mémorandum sous l’encadrement des éléments de la police.

Dans leur document, ils exigent la fin de l’impunité face à l’impuissance de la justice.

« Par cette grande journée de protestation, le peuple congolais vient de démontrer sa détermination à combattre les anti valeurs sous toutes ses formes, aussi exiger avec insistance ce qui suit: la restitution de 15 millions et 100 millions USD subtilisés au trésor public pour une destination inconnue, la sanction des auteurs de ces crimes et la dissolution du comité de suivi des prix des produits pétroliers devenu un mécanisme néfaste de détournement des deniers publics ; la suspension de leurs fonctions à titre conservatoire de toutes les personnes impliquées dans le détournement de cette imposante somme afin de permettre à la justice de faire son travail en toute indépendance et la démission de neuf juges constitutionnels qui ont banalisé les résultats électoraux par des validations et des invalidations fantaisistes en violation de la constitution de la République », peut-on lire dans leur mémorandum.

Fidèle Kibala, président à la cour d’appel de Goma, qui a réceptionné le mémo a promis de le transmettre à qui de droit et invité les manifestants à faire confiance à la justice, qui selon ses propres, est engagé à changer les choses.

« Nous vous félicitons parce que vous avez fait conformément à la constitution et aux lois du pays. Mais, nous vous disons que votre déclaration nous allons la transmettre à qui de droit. Vous devez savoir toutefois que nous sommes dans un élan de rupture. Faites confiance en la justice parce que nous sommes tous animés par cette volonté de changer les choses. Que la justice travaille et pour cela aussi la justice a besoin toujours des citoyens pour qu’elle soit bien dite et bien rendue », a dit Fidèle Kibala, président à la cour d’appel de Goma, représentant du premier président en mission.

Parmi les manifestants, figuraient des élus provinciaux notamment Saidi Balilwisha, député provincial élu de Beni, qui a profité de l’occasion pour exiger la bonne prise en charge des enseignants, des militaires et autres fonctionnaires de l’État de sa circonscription, victime de l’insécurité et de la maladie à virus Ebola.

Alors que pour Kinshasa, les autorités de la ville et les organisateurs se sont convenus que la marche soit renvoyée au 21 octobre pour éviter le chevauchement avec le lancement de l’opération Kin Bopeto, les laïcs catholiques ont déjà invité la population « à n’accepter aucune forme de violence, pas de pneus brûlés, pas de barricades, pas de propos violents, pas d’injures, pas de jets de pierres et autres projectiles, pas d’actes de vandalisme ».

 Jonathan Kombi, à Goma