Le député Patrick Muyaya a réagi aux récentes bavures policières qui ont causé mort d’hommes, à Kinshasa. L’élu du Mont-Amba, à Kinshasa, estime, pour sa part, que comme des gens ont succombé, le vice-Premier ministre ou le patron de l’Intérieur et de la Sécurité doit des explications aux élus sur la formation des policiers au maniement des armes, la nature d’armes et les garanties à limiter les dégâts.

« On ne peut que condamner ces bavures qui ne sont pas des choses à tolérer. Le policier est là pour protéger la population. Le policier n’est pas là pour insécuriser la population quelle que soit la tension que vous puissiez avoir. Les policiers sont formés à la patience pour ne jamais recourir aux armes. Et même s’il faut recourir aux armes, ce n’est pas pour tirer sur des citoyens à bout portant. De ce point de vue, une initiative parlementaire sera entreprise incessamment pour que le ministre de l’Intérieur nous explique quelles sont les mesures qu’ils ont prises dans ce sens pour éviter les dérapages que nous avons vu et les cas de décès que nous déplorons », a dit à ACTUALITE.CD, le député Patrick Muyaya.

Au cours d’une parade vendredi dernier, le commissaire divisionnaire adjoint, Sylvano Kasongo, chef de la police de Kinshasa s’en était pris à ses hommes. Il a rappelé à ces derniers qu’ils doivent être « pédagogues » et « patients ». Pour Patrick Muyaya, élu de Mont-Amba, à Kinshasa, ceci ne suffit pas. Parce qu’il y a eu mort d’hommes, le patron de l’Intérieur doit des explications à la nation sur le maniement des armes par la police nationale congolaise.

« J’ai vu qu’il y a eu une parade hier. Mais comme dans cette situation il y a eu mort d’hommes, il est impérieux que nous puissions être breafés sur la stratégie et comment on forme des policiers et comment s’assurer que le maniement des armes ne se fasse pas en défaveur de la population. Les policiers doivent aussi être équipés des armes non létales », estime-t-il.

Le général Sylvano Kasongo a invité une fois de plus ses hommes à la discipline, à la patience, à une riposte proportionnelle à l’attaque, à s’abstenir de la tracasserie, à faire preuve d’une « bonne éducation ».

Estimant à une dimension spirituelle les récentes bavures, Sylvano Kasongo a fait appel à l’évangéliste Kabundi wa Lessa pour une prière en faveur des policiers.

Les éléments de la police ont brillé par des bavures ces derniers jours. Lundi dernier, un policier a tué un conducteur de moto-taxi lors d’une altercation. Cet incident a été suivi d’un autre : le garde du corps d’un officier qui a pris fuite après avoir ouvert le feu sur un civil.

L’affaire qui a défrayé la chronique est celle du garde du corps du ministre provincial de l’Intérieur [de Kinshasa], Dolly Makambu, qui se retrouve aussi derrière la barre.

Berith Yakitenge