Le PPRD assassine politiquement son  »champion » (suite et fin)

Il paraît important de participer au débat congolais en essayant de déchiffrer, tant que faire se peut, les messages que veulent transmettre les fréquentes sorties médiatiques des membres du PPRD. Elles ne sont pas innocentes. Il se pourrait qu’elles cherchent à camoufler et/ou à conforter  »la véritable identité de leur champion » en poursuivant l’oeuvre entreprise autrefois par Ngoyi Mukena et ses amis (https://www.youtube.com/watch?v=h4wXYIVTDc0). Le rejet permanent des masses congolaises du  »raïs » ne serait pas accepté par ses thuriféraires, ses applaudisseurs,ses tambourinaires et tous ses autres clients ayant tiré des dividendes de son insertion dans le réseau d’élites de prédation imposée par  »la guerre de l’AFDL » au cœur de l’Afrique.

Ces sorties médiatiques des membres du PPRD autour des  »nominations » faites par  »leur champion » à l’issue des  »élections-pièges-à-cons » de décembre 2018 transmettent plusieurs messages. Ces filles et fils  »perdus » du Congo-Kinshasa avouent, publiquement, sans honte et sans gêne qu’ils sont au service d’un  »enfarineur » des masses populaires congolaises. Elles mettent à nu les travers de toutes les Congolaises et tous les Congolais  »de service ». Eux-mêmes compris. Consciemment et/ou inconsciemment, ceux-ci scient la branche du mensonge, de la corruption, du clientélisme, de la criminalité et de l’ensauvagement sur laquelle ils sont assis.

Ces compatriotes en défient d’autres ; ceux qui sont encore sains d’esprit. Ils défient notre intelligence collective. Ils nous disent ceci : « Depuis 2001 (et la fausse guerre de libération), nous vous  »enfarinons ». Nous avons réussi à accumuler l’argent, à entretenir des foyers d’insécurisation partout au pays et à organiser des  »élections-pièges-à-cons afin simuler le partage du  »pouvoir-os ». Vous êtes tellement bêtes que nous n’avez rien compris. Les quelques-uns qui ont compris cela, nous les avons tués pour éviter qu’ils deviennent contagieux. Nous les avons, pendant 18 ans, accusé de  »terrorisme ». Comme vous souffrez majoritairement du syndrome de Stockholm et de celui du larbin ; comme vous êtes les plus amnésiques de tous les peuples du monde, nous vous représenterons  »notre champion en 2023 » (et/ou son autre dauphin) afin qu’il joue toujours son rôle de  »Cheval de Troie » pour le plus grand bonheur de ses  »parrains » et  » ses lobbyistes ». »

En fait, les fréquentes sorties médiatiques des membres du PPRD autour des  »nominations » faites par  »leur champion » au mois de décembre 2018 participent des efforts déployés pour cacher  »sa véritable identité », celle d’un  »Cheval de Troie » du Rwanda et d’un  »nègre de service » des multi et transnationales. Le processus politique vicié et vicieux dans lequel le pays est engagé depuis 2001 n’a pas conduit à le déloger de ce rôle qu’il assume comme il faut. Ses lobbyistes, au pays de l’Oncle Sam, abattent un travail titanesque afin qu’il n’en soit pas autrement. Il peut alors  »gonfler » et organiser un culte autour de sa personne pour illusionner des compatriotes ayant cru que  »la guerre de basse intensité et de prédation » des années 1990 a pris fin avec le faux accord de Sun City et le début de l’organisation des  »élections-pièges-à-cons » au pays de Lumumba.

Nous ne le dirons jamais assez. Cette guerre est à la fois une guerre contre l’intelligence collective des Congolais(es) et une guerre d’usure. Elle s’intensifie régulièrement en Ituri, à Beni, à Minembwe et se mène  »softement » partout au pays. Les fausses  »coalitions » et oppositions  »républicaines » montées de toutes pièces au pays et certains mouvements dits  »citoyens » participent de la forme  »soft » de cette guerre d’usure au nom de  »la démocratie du marché ». Ils obéissent constamment à  »la politique du diviser pour régner » chère aux  »parrains » de tout ce beau monde.

L’un d’eux, John Peter Pham, a fait dernièrement (du 07 au 12 novembre 2019) une tournée de travail au pays. Tout ce beau monde a fait de selfies avec lui et les a balancées sur les réseaux sociaux montrant qu’il est l’un de leurs dénominateurs communs ! (Quelques compatriotes éveillés ont su très bien lire et déchiffrer le message transmis par ces selfies. Pour ceux qui voudraient en savoir un peu plus et qui n’ont pas encore  »fermé le livre », nous les renvoyons à  »Les réseaux soros à la conquête de l’Afrique. Les réseaux d’influence à la conquête du monde » de Stéphanie ERBS, Vincent BARBE et Olivier LAURENT. Ce livre peut désenvoûter les cœurs et les esprits des compatriotes ayant choisi comme unique manifestation politique l’applaudissement des  »Congolais(es) de service ».)

Il semble que dès que plusieurs d’entre nous perdent de vue que la guerre menée contre notre pays est à la fois une guerre contre notre intelligence collective et une guerre d’usure, ils ont tendance à faire du  »champion du PPRD », ce  »Cheval de Troie du Rwanda » et des autres  »Congolais(es) de service » les acteurs pléniers de la tragédie congolaise. Pourtant, bien que faisant partie du réseau d’élite de prédation, ils ne sont que des acteurs apparents. Il semble que dès que nous perdons cela de vue, nous risquons de faire le jeu des stratèges de la politique du  »diviser pour régner ».

En effet, cette guerre d’usure dure tellement longtemps qu’elle a tendance à invisibiliser l’identité de ses initiateurs et leur mode opératoire. De temps en temps, l’un ou l’autre fait vient nous réveiller de notre torpeur. Un exemple. Le témoignage de ce compatriote de l’Est ayant dévoilé le lien existant entre  »des casques bleus » et  »des faux ADF » (Massacre de Beni : Un rescapé affirme avoir vu la Monusco se joindre à l’Ennemi’ennemi?fbclid=IwAR2wsrr8Zz_bfiTCTC-tDK3hJISQq-gOlivFTD8BS22xVjeSfbpVq2-3XX4). Un exemple venant avertir à notre paresse intellectuelle et appuyer cet adage selon lequel  »tshikuipata ki ntshiye, tshidi tshiase musumba dishiya » (ce qui te poursuit n’est pas parti, ça se trouve sur l’autre versant de la rivière) !

Et cela est compréhensible. Pourquoi ? Florence Hartmann nous le disait, en 2007, dans  »Paix et châtiment » :  »La guerre des Grands Lacs Africains faisait partie des  »guerres secrètes de la politique et de la justice internationales ». Dans  »Les usurpateurs. Comment les entreprises transnationales prennent le pouvoir », Susan George nous enseigne que l’ONU est partie prenante de leur jeu. Elle contribue à leur prise de pouvoir presque partout au monde.

Avoir une approche d’un  »Congo-Kinshasa-île » peut conduire plusieurs d’entre nous à élever  »les crapauds » au rang de  »bœufs  ». Une erreur liée à la paresse intellectuelle, à la volonté d’ignorer ces apports de taille à la compréhension de  »nouveaux cercles de pouvoir »et à leur mode opératoire, au refus d’apprendre des autres, etc.

Perdre de vue que la guerre de basse intensité et de prédation contre le Congo-Kinshasa est une guerre contre l’intelligence congolaise et une guerre d’usure nous fait prendre des vessies pour des lanternes ; croire que  »le champion du PPRD » a renoncé à son rôle de  »Cheval de Troie » et de  »nègre de service ». Il n’en est pas question.

Rompre avec cette  »négritude de service » sera possible le jour où un leadership collectif congolais patriote aura le véritable pouvoir avec tout ce que cela implique. Il aura prioritairement une armée congolaise débarrassée des éléments mixés et brassés et capable de sécuriser tout le territoire congolais ; une police capable d’imposer l’ordre et la loi ; une justice garantissant l’équité et dépouillée de  »Chevaux de Troie du champion du PPRD » et un contrôle souverain sur la monnaie congolaise.Il s’agit ici d’un pouvoir politique régulant l’économie et pas l’inverse.

Les Pprdiens ayant assassiné politiquement  »leur champion », il est du devoir patriotique des  »minorités organisées et éveillées » de lutter davantage contre les syndromes de Stockholm et du larbin, d’occuper utilement l’espace public congolais afin que l’amnésie cède la place à une mémoire collective vivante, de jouer convenablement leur rôle d’intellectuels organiques afin de créer sur le moyen et le long terme une masse critique capable de neutraliser  »les Congolais(es) de service et de jeter les jalons d’un Etat co-responsable.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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