La corruption : un mal à extirper de la société congolaise

ACP

 Le monde entier a célébré le 9 décembre, la journée mondiale de lutte contre la corruption. Cette célébration suscite beaucoup d’interrogation dans les différents milieux politique, économique et social en ce qui concerne le bien-fondé de l’instauration de cette journée par la communauté internationale.

La Convention des Nations Unies contre la corruption, ouverte à la signature dès décembre 2003 à Mérida, Mexique, est une étape importante dans l’effort international pour combattre la corruption, selon Transparency International, principale organisation non gouvernementale internationale qui se  consacre à la lutte contre la corruption.

La date du 9 décembre a été adoptée récemment  comme journée internationale anti-corruption par l’Assemblée générale de l’ONU. Elle  est le résultat de 3 ans d’efforts de 129 pays déterminés à  agir contre la corruption au niveau mondial.

La célébration de cette journée offre l’occasion aux gouvernants,  chacun à son niveau des responsabilités,  de s’arrêter et faire le bilan de ce qu’ils ont fait avec les ressources mises à leur disposition en faveur de leurs dirigés.

Il s’agit également de réfléchir sur l’avenir de la population et de prendre des décisions responsables pour améliorer sa vie quotidienne par la définition de nouvelles stratégies à adopter en vue de corriger les erreurs du passé et d’améliorer celles qui n’ont pas réussi.

La célébration de la journée mondiale contre  la corruption parait ainsi une remise en question des modes de gestion et un appel de pied pour un cheminement vers l’émergence qui s’accompagne toujours de l’amélioration de la réputation morale de la société.

Aussi, la gouvernance politique et économique, guidée par les exigences de renforcement de la cohésion nationale dans l’optique des perspectives d’émergence devrait s’efforcer de promouvoir les valeurs éthiques et morales, en vue d’opposer une lutte acharnée à la corruption sous toutes ses formes.

La lutte contre la corruption en RDC

En République démocratique du Congo, le phénomène  de la corruption est devenu,  59 ans après l’indépendance, un véritable fléau, un grand danger national au regard de lourdes conséquences qu’il fait peser sur les efforts de stabilisation économique et sociale du pays et un objectif à atteindre pour le gouvernement dirigé par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilukamba.

Il est vrai que la corruption n’est pas l’apanage exclusif de la RDC. Ce fléau était plus ravageur du fait qu’il était systématiquement accompagné de l’impunité. Cependant, la lutte contre la corruption rejoint l’engagement et  la vision du Président de la République pris lors de sa prise des fonctions en qualité de Chef de l’Etat.

Celui-ci consiste à extirper toutes les antivaleurs,  dont la corruption et les détournements des deniers publics de la société congolaise. Cette vision ou cet engagement a été salué par le peuple congolais qui l’appuie dans toutes les manifestations par un slogan connu de l’intérieur comme de l’extérieur : « Le peuple d’abord ».

Cette lutte vise à moraliser la gestion de la chose publique à tous les niveaux et dans tous les secteurs de la vie nationale.

Les faits et chiffres

La corruption en RDC touche tous les aspects de la vie nationale. Pour la désigner, on utilise des euphémismes tels que « Madesu ya bana, solola bien, commission, enveloppe, transports, frais de suivi, unités, bière, mike mike, kanyaka etc… » Tous ces euphémismes qui expriment les faits de la corruption dans le langage courant, montrent comment ce fléau est actuellement rependu à travers le pays et dans toutes les langues.

Le professeur Mabi Mulumba, dans l’une de ses publications sur le phénomène de la corruption, a indiqué qu’elle est l’œuvre  des décideurs et des gestionnaires locaux. A cet effet, il a dénoncé l’existence des mécanismes d’une prédation interne  qui paralysent pratiquement le fonctionnement efficient des institutions politiques rongées par la corruption, en période de transition. L’auteur soutient que les coffres de l’Etat sont transformés en une source de profits et de pré-bandes particulières, au détriment de l’intérêt général.

L’agenda 2030, renseigne que la justice et la police font partie des institutions les plus touchées par la corruption. «La corruption, le vol et l’évasion fiscale coûtent quelque 1,26 billion USD par an aux pays en développement», soulignant que cette somme pourrait être utilisée pour aider ceux qui vivent avec moins de 1,25 USD par jour pendant au moins six ans.

En 2008, le diagnostic sectoriel des manifestations de la corruption souligne que ce phénomène est véritablement  devenu un fléau qu’il faudrait extirpé partout où il se manifeste, car sans cela, il sera difficile d’atteindre l’émergence et le développement durable et intégré souhaité par tous.

La corruption dans quelques secteurs n’est pas un sujet tabou, elle ruine l’Etat de droit, fausse les jeux des marchés et favorise l’enrichissement illicite. Elle détruit le tissu économique socioéconomique du pays.

Ce mal s’est profondément incrusté dans le comportement socioculturel du Congolais au point de conditionner tout son mental à s’adonner, à cœur joie à ces pratiques honteuses.  ACP/Kayu/GGK/May

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