Fridolin Ambongo et ses vérités qui dérangent chez Tshisekedi

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Alors que le président Félix Tshisekedi s’amourache de Paul Kagame depuis son arrivée au pouvoir, le cardinal Fridolin Ambongo s’est lancé dans une série des déclarations qui risquent de réveiller la rwandophobie dans le pays, remettant en cause la volonté du voisin de la RDC à faire la paix.

Le Cardinal Fridolin Ambongo a fait une sortie médiatique vendredi 03 janvier à Kinshasa sur la situation sécuritaire à l’est de la République démocratique du Congo d’où il revenait d’une visite après les manifestations des populations contre la mission onusienne en RDC.

Ses observations rapportées dans la capitale congolaise ont créé un électrochoc dans l’opinion publique qui ne cessent de déverser des opinions contradictoires. Les sujets fâcheux, ce sont principalement le plan de balkanisation et le déversement des populations en RDC par les pays voisins : Rwanda, Ouganda, Burundi ; l’incapacité de l’armée congolaise à mener une guerre contre ces pays voisins.

Ce diagnostique aura été un coup de point direct à l’estomac qui choc, fait mal. Non pas parce qu’il forcément faux, mais parce qu’il assez cruel par sa nature. Parce qu’en réalité, les questions soulevées par Fridolin Ambongo, ne sont que du réchauffé. Des vérités dites de notoriété publique.

La guerre de peuplement

En théorie, le contraste territorial et les frontières artificielles qui existent entre la RDC et ses deux voisins tant cités, le Rwanda et l’Ouganda, font le lit à un conflit territorial entre ces 3 pays, car les deux États lilliputiens confrontés à des problèmes démographiques seront constamment amenés à définir leur espace vital en dehors de leurs frontières conventionnelles, c’est-à-dire en RDC, tout en donnant un devoir constant à ce pays continent de sécuriser ses frontières pour empêcher aux Rwanda Ouganda d’arriver à leurs fins d’occupation. C’est au moins ce que soutient Raymond Ratzel.

En pratique, à défaut dune sécurisation maximale des frontières congolaises, les attaques des villages du Nord et du Sud-Kivu par les groupes armés que le Rwanda et l’Ouganda soutiennent, vident complètement ces villages de leurs populations, et sont toujours suivies de la réoccupation de ces mêmes villages par des populations dans un nouvel ordre de cohabitation. Des témoignages faisant état des autochtones qui se retrouvent avec un nouveau voisin qu’ils n’ont jamais connu au paravant existent encore.

Dans la plupart de cas, ces nouveaux voisins, illustres inconnus, se sont identifiés à une tribu dont l’authenticité n’a jamais fait l’unanimité, car parlant le Kinyarwanda et ne figurant pas dans le répertoire des tribus établies en RDC que le colon belge a dressé en 1959 avant son départ : la “tribu” de Banyabwisha.

Cette dernière qualifiée jadis de minoritaire et située à Bwisha dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, s’étend pourtant au fil des années à Béni, Ituri et Sud-Kivu, par une croissance démographique un peu en déphasage avec celle liée aux taux de natalité et de mortalité connus. C’est un peu cette vérité connue qu’a voulu expliquée Fridolin Ambongo sans donner de détails.

Les FARDC, fortes pour une guerre sur deux fronts ?

L’entrée de l’AFDL en RDC a consacré l’entrée des rwandais et ougandais dans l’appareil sécuritaire de la République démocratique du Congo. Les demandes pressantes des élus et des populations du Kivu au pouvoir de Kinshasa de procéder à des mutations des officiers FARDC de l’est pour établir une nouvelle chaîne de commandement des troupes, démontrent à suffisant les fissures qui existent au sein de l’armée congolaise.

D’ailleurs, la dernière décennie a été marquée par les disparitions des officiers comme le Colonel Mamadou Ndala et le Général Bahuma, donnant le goût d’une punition pour avoir défait l’ennemi sur terrain. C’est ce que Fridolin Ambongo a qualifié en ses termes d’”infiltration “. C’est-à-dire, comment combattre des États qu’on soupçonne d’avoir si pas un contrôle mais des informations sur le fonctionnement de l’armée congolaise, en complicité avec certaines personnalités politiques congolaise ?

Ce sera une guerre perdue d’avance. Sans compter l’état actuel de l’économie congolaise, sensée soutenir cette guerre. Toute guerre est avant tout économique.

Somme toute, l’archevêque de Kinshasa n’a en quelque sorte que rapporté fidèlement les informations en sa possession sur la guerre de l’est pour éveiller la conscience collective. Le communiqué des FARDC publié dans la soirée de samedi 4 janvier n’a fait qu’étayé ses propos. Comme d’ailleurs les noms des politiciens, militaires et hommes d’affaires congolais impliqués dans cette guerre, que les ADF capturés ont révélé à l’armée congolaise.

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