Braquages dans les voitures «ketches» : des malfaiteurs aux arrêts

LePhare
        Une voiture volée entre ses mains, un jeune homme âgé de moins de 40
ans, Lotika Fula Gérard, Fula pour ses intimes, habitant le quartier
Kingabwa, commune de Limete, rêvait de monter une entreprise. Une
société qui lui appartiendrait en propre. Décidé à se lancer dans le
domaine du transport, le jeune entrepreneur s’est trouvé confronté au
problème de documents officiels. permis de conduire, carte rose,
autorisation de transport, certificat d’assurances, vignettes, et
certificat de contrôle technique. Ne pouvant exercer le métier de
taximan dans la légalité, il a opté pour le banditisme avec pour modus
operandi, transporter les victimes et les dépouiller à bord avec
l’aide des comparses. De l’idée à l’acte, Fula a recruté deux
acolytes. Ohoma Ahamba Maurice alias Double, son petit de la commune
de Bandalungwa qui n’a pas hésité à le seconder. Seconde recrue, une
fille de 18 ans et demi, élève dans une école secondaire de la place.
Tanya, sa copine, mieux connue par ses noms de Ndondo Mangondo,
étudiait dans une école secondaire de la place.
Par ces temps qui courent, les difficultés financières de ses parents
l’ont contrainte à l’école buissonnière. Cette situation a poussé Fula
à supporter provisoirement ses études. Mais comme il fallait une
personne de confiance pour appâter les victimes, Tanya a accepté de
rejoindre le duo Fula et Double. Ainsi, au cours de ses temps de
loisirs, l’équipe affichait complet. Au volant, Lotika Fula, chef de
bande avec, à ses côtés, Ohomo Ahamba, et sur le siège arrière, la
petite Ndondo.
        Et les braquages se sont succédés sur les artères de Kinshasa. Les
victimes, généralement des femmes ou des jeunes filles, étaient
assurées d’embarquer dans la voiture taxi à la vue de la passagère
assise sur la banquette arrière. Une dame, fonctionnaire de l’Etat,
attendait un jour un taxi, sur l’avenue  O.U.A dans les parages de
l’Hôpital de Kintambo, quand la voiture s’est immobilisée à son
niveau.
        Un coup d’œil à bord, elle a constaté qu’avec une fillette derrière,
rien de mal ne pouvait lui arriver. Et elle a embarqué sans crainte,
sûre d’atteindre sans incident, sa destination au rond-point
Huileries. Il était 22 heures. A la hauteur de l’Institut supérieur
d’informatique ISIPA, un arrêt brusque, Mireille a demandé les raisons
de ce stationnement au bord de la chaussée. Ohomo a quitté son siège
avec un objet qui ressemblait à un revolver, et est monté à l’arrière.
Indifférente, sinon complice, la petite Tanya ne réagissait pas
jusque-là.
        Curieusement, le bandit s’est mis à étrangler la victime qui se
débattait de toutes ses forces. Elle savait que sa survie ne tenait
qu’aux efforts de résistance qu’elle allait déployer. Le bandit
«Double» a réussi à la neutraliser. Et c’est en ce moment que Tanya
est entrée dans la danse pour lui arracher bijoux, sacs, téléphones et
billets de banque. Après le forfait, la victime a été abandonnée toute
tremblotante dans ce coin sombre.
        La semaine passée, le commissaire provincial de la police, qui
présidait une parade spéciale, s’est fait présenter le trio des
braqueurs dans le lot des malfaiteurs appréhendés par le Groupe de
lutte contre la criminalité et les stupéfiants, et les nombreuses
bandes de kulunas qui avaient semé dernièrement la terreur dans nos
communes. Et pour enfoncer davantage Lotika, Ohomo et Tanya,
appréhendés dernièrement, sont passés aux aveux, cachant leurs
antécédents judiciaires, le commissariat provincial de la police
estime que ces quelques aveux ne suffisent pas pour dévoiler la
personnalité de ces malfaiteurs, leur lourd passé criminel. Voilà
pourquoi les dénonciations de victimes sont très attendues.

                          J.R.T.

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