Le Coronavirus, le Congo-Kinshasa et  »le confinement intellectuel »

Du coup, on se rend compte qu’il est possible de prendre des décisions sans consulter  »les décideurs ». Qu’être souverain se révèle être tout simplement une question de responsabilité et d’une réelle volonté politique tirant les conséquences des ravages du mondialisme. Qu’il est possible de contrôler les frontières. Qu’il est possible de se rendre compte qu’il y a plus de 300 hôpitaux publics non-équipés convenablement pour faire face à une pandémie. Qu’il est possible de comprendre que la santé est une des questions publiques prioritaires. Que depuis plus de deux décennies,  »le conglomérat d’aventuriers » aux  »affaires » à multiplier des slogans inutiles sans que, dans les faits, un début de changement dans la vie du commun des compatriotes soit palpable !

Du coup, on se rend que depuis plus deux décennies, les infrastructures sanitaires n’ont été ni protégées, ni entretenues, ni modernisées ! Du coup, on se rend compte que sans eau, sans électricité, entretenir la santé publique est un cauchemar. Du coup, on se rend compte que piller les caisses de  »l’ Etat raté et manqué » est nuisible pour tout le monde. Les pilleurs compris. Qu’à l’heure du Coronavirus et du contrôle des frontières, être malade au Congo-Kinshasa implique que l’on soit soigné sur place. Du coup, nos populations habituées à sortir tous les jours pour chercher à manger se rendent compte que cela ne pourrait pas toujours être possible.

La question :  »Sauront-elles exiger la reddition des comptes à ceux qui, depuis plus de deux décennies, ont parlé de  »cinq chantiers », de  »la révolution de la modernité » et  » du peuple d’abord » ?

Sauront-elles vérifier que l’année 2020 étant proclamée  »année de l’action » les plus de 300 hôpitaux seront convenablement équipés, que le courant électrique sera distribué équitablement et que l’eau propre finira par couler aux robinets, que ceux qui travaillent de leurs mains et/ou avec leurs têtes seront rétribués de façon qu’ils sachent s’acheter du savon pour laver leurs mains et celles des leurs ; et qu’ils auront accès aux moyens matériels pouvant leur permettre de se prendre en charge et de prendre en charge les leurs comme des êtres chers ?

La légitimité d’un  »pouvoir » est dans son efficacité. C’est-à-dire dans sa capacité de répondre aux attentes réelles et vitales de ses masses populaires.

 »Le confinement coronavirusien » pourra-t-il finir par devenir un déclencheur de l’insurrection des consciences au cœur de l’Afrique par-delà le respect des mesures de protection solidaire ?

Nous populations finiront-elles par comprendre que  »la domination d’un petit groupe sur la foule ne peut s’exercer durablement que parce qu’il existe dans le peuple un désir de « servitude volontaire », pour reprendre l’expression de la Boétie .( F. LENOIR)

Tout cela étant, par ce temps de Coronavirus, il serait souhaitable de diversifier l’information et les lectures. Ecouter et suivre les instructions données par les médias officiels.Après, jeter un coup d’oeil aux médias alternatifs et aux livres étudiant  »les stratégies du choc ». Cela peut être enrichissant et nous éviter  »le confinement intellectuel ». Prenons soin de nous corporellement, spirituellement et intellectuellement !

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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