Un éveil sporadique ou émotionnel ? COVID-19 et des leçons africaines pour  »après »

Le Coronavirus (et les morts qu’il provoque) a déclenché un échange formidable de vidéos et des textes sur  »la mort programmée » de l’Afrique. Presque tous les jours, des compatriotes africains et congolais échangent sur cette question. Des vidéos et des articles suffisamment documentés circulent. Mais pour combien de temps ? Est-ce un éveil conséquent, émotionnellement sporadique ou une lucide prise de conscience collective pour des actions de résistance contre la mort et pour la vie ? Que vont devenir ces vidéos et ces articles après le COVID-19 ?

Il est curieux que même les partisans de  »l’anti-complotisme » jouent ce jeu. Ceux qui, hier, rejetaient les mêmes vidéos ou textes (ou leurs semblables) vous recommandent aujourd’hui de les suivre jusqu’au bout. Pour combien de temps ? Pour quoi faire après ?

Il est curieux de remarquer que plusieurs de ces vidéos et textes ne datent pas d’hier. Certains sont aussi vieux que la traite négrière et la colonisation. La mort que cause le COVID-19 et les propositions de mener des études liées au vaccin en Afrique font peur. Pour combien de temps ?

Intégrer la question de  »la stratégie du choc » dans notre approche collective de ce que nous voyons aujourd’hui est important. La guerre bio-chimique, par exemple, est aussi vieille que le temps. Qu’en avons-nous tiré comme leçons de sagesse historique et collective afro-congolaise ?

Il me semble que sans une connaissance suffisante (et partagée) du mode opératoire, des tactiques, des stratégies et des méthodes des programmateurs de cette  »mort de l’Afrique », ces échanges de vidéos et d’autres documents ne serviront pas à grand-chose. Dieu merci, ils peuvent être archivés par  »le petit reste ».

Il s’agit d’une connaissance consciencieuse se transformant en actions d’éveil patriotique à mener sur le court, moyen et long terme en vue d’un grand mouvement citoyen et populaire, efficace. Le panafricanisme des peuples (et des Etats-nations) libres, autonomes et autodéterminés est à ce prix.

Elle devrait, cette connaissance, questionner les concepts d »’aide », de  »partenariat » et celui de  »décideurs » pour leur remise profonde en question fondée sur l’histoire, la Charte de l’ONU, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ; mais aussi sur des textes juridiques internes accordant un peu plus de poids à la refondation d’un Etat social en Afrique (dans les pays africains) donnant la priorité aux  »Constitutions légitimées » par les peuples sur  »le droit international ». Sur ce point précis, la Russie de Poutine peut inspirer. Pourquoi ?

Le lobbying mené par les oligarques d’argent auprès des institutions de l’ONU a fini par enlever aux textes produits par cette instance dite internationale tout leur potentiel.

Il ne serait pas normal que des leçons tirées au cours de cette période ne sortent pas les masses africaines et congolaises de leur léthargie afin qu’elles deviennent réellement  »les démiurges de leur propre destinée ». La lutte contre l’amnésie devrait être menée avec acharnement.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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