Quand le Dr Muyembe dit : « Nous avons été choisis… ». Il ne dit pas »par qui » !
Dans sa première vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le Dr Muyembe faisant allusion aux futurs tests du vaccin contre le COVID-19 affirme que « nous avons été choisis » pour cela.
Voici quelques questions que pose cette petite phrase : « Qui nous a choisis », « quand », « pourquoi », « selon quelles procédures », « en respectant quels principes » ? Et « nous », c’est qui ? Est-ce un « nous » de majesté ? Le Dr dit-il que le test sera effectué sur lui-même ?
Si c’est un « nous collectif », peut-il nous dire quand les Congolais(es) dans leur ensemble ont été consulté(es) ? Quels sont les mécanismes de consultation mis en place pour cela ? Quels en sont les résultats avant que lesdits tests n’aient lieu ?
« Nous avons été choisis » semble poser un problème politique sérieux ; le problème »des élites » censées parler au nom des Congolais(es) avec ou sans mandat. Ce bout de phrase pose la question de la représentation (politique) des Congolais(es) par certains de leurs frères et certaines de leurs sœurs. Il pose à la fois la question de la légitimité et de la légitimation de cette représentation.
Tant que »le coup d’Etat » fait contre notre pays depuis 1965 sera »permanent » comme dirait Eric Toussaint, nous n’aurons que nos yeux pour pleurer avant notre effacement de la surface de la terre.
Dans sa deuxième vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=ee2TyeiI6lI), le Dr Muyembe essaie de faire croire aux plus naïfs d’entre nous qu’il réajuste le tir en soutenant qu’avant les tests au Congo-Kinshasa, ils devront d’abord avoir lieu en Amérique et en Chine. Et il évoque le vaccin contre Ebola comme argument. Mais il semble oublier qu’une géopolitique d’Ebola et de COVID-19 existe. Il y a deux jours, Valérie Bugault s’est livrée à une géopolitique économique du COVID-19 d’une profondeur inégalée. Comme c’est une longue interview, il est possible que plusieurs de nos compatriotes n’aient pas eu le temps de la lire. Elle est là :Géopolitique du coronavirus – entretien avec Valérie Bugault.
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« Les peuples auront ce qu’ils méritent », soutient Valérie Bugault. Moi avec elle. Et »les élites » ont un choix à opérer : la servilité ou le patriotisme. Si »les élites congolaises(?) » choisissent la servilité, elles ne pourront pas parler au nom du « nous collectif ». Si elles choisissent le patriotisme, elles pourront rejoindre le camp du peuple et poursuivre la lutte pour son autodétermination, sa souveraineté et son indépendance réelle. Elles peuvent s’engager dans le procès de légitimation en rejoignant le camp du peuple. »Leur servitude volontaire » et/ou inconsciente prouvera qu’elles veulent perpétuer »le coup d’Etat » de 1965 et le rendre à tout jamais permanent avec la complicité des masses populaires consentantes. Et « les peuples auront effectivement ce qu’ils méritent. » Ils auront refusé de devenir »les sujets » de leur destinée.
« Nous avons été choisis… » comme »objets » ou »sujets » ? Si les objets peuvent être choisis sans leur consentement, »les sujets » libres décident. Ils refusent d’être manipulés comme des »objets ». Accepter d’être manipulé comme un »objet », c’est renoncer à son état de »sujet », »d’acteur », de »démiurge de sa propre destinée » ou de la destinée collective. Les peuples qui acceptent d’être manipulés comme des »objets » auront ce qu’ils méritent.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961
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