Du gangstérisme au cœur de Kinshasa en plein jour !

Nos débats sur les réseaux sociaux ont une durée trop courte. Pris dans  »la bêtise » des questions d’actualité, nous passons rapidement d’un problème à un autre avant que l’amnésie ne vienne engloutir ce que nos yeux ont vu. Le 15 mai 2020 nous fournit un exemple interpellant.

Après son émission avec Israël Mutombo sur  »Bosolo na politik », ce 15 mai 2020, Ibrahim Kabila est enlevé. Les hommes qui l’enlèvent en pleine journée sont armés et utilisent une jeep sans plaque d’immatriculation. Les images sont là :https://www.youtube.com/watch?v=mNQvD9MgWFI.

Ces individus viennent d’où ? De Kingakati et c’est là qu’ils veulent le conduire. Le témoignage est là :https://www.youtube.com/watch?v=XD3mT1R9k0w.

Un certain simplisme auquel certains compatriotes voudraient nous habituer verrait dans cet enlèvement  »un problème familial ». Non. Il y a plus que cela. La question de l’usurpation et de la fabrication d’une identité est posée. Pour rappel, Ngoyi Mukena en parle ici :

https://www.youtube.com/watch?v=h4wXYIVTDc0. Des compatriotes défendant la thèse simpliste susmentionnée peuvent prendre le temps de suivre cette vidéo. Elle ne dure que trois minutes.

Pourquoi y a-t-il eu cette usurpation d’identité ? Jean-Luc Schaffhauser répond à cette question en moins de deux minutes. Ecoutons ce qu’il dit :https://www.youtube.com/watch?v=5Ca5M6Txigw.

Ibrahim Kabila vient enfoncer le clou en exigeant un procès juste sur la mort de son père et un test ADN pour tous ses enfants (IBRAHIM KABILA FILS DE LAURENT DESIRE KABIL RECLAMERREOUVERTURE YA PROCES YA PAPA NA YE)

Quelle a été la réponse à cet appel ? Un enlèvement par des hommes armés ! Que peut bien signifier cette réponse ? Il y a plusieurs leçons en en tirer. Nous en relevons quelques-unes.

D’abord, la peur que la vérité sur l’histoire de l’imposture au Congo-Kinshasa n’éclate au grand jour. La peur rend fou. Ensuite, une illustration de la nature de  »l’ennemi infiltré » au pays de Lumumba et de ses pratiques frisant le gangstérisme. Enfin, une défiance liée à une toute-puissance imaginaire d’un homme à bout de stratégies mais désireux d’imposer la peur aux Congolais(es). Les motocyclistes congolais dénommés  » wewa » se trouvant sur le lieu du crime ne succombent pas aux effets de cette stratégie. Ils se mobilisent autour de  »la bête » et l’encerclent.

Quelle suite sera-t-elle réservée à cette démonstration de gangstérisme dévoilant davantage la véritable nature de l’allié de  »Fatshi béton » ?  »Le raïs 100% » va-t-il être convoqué par la justice pour être entendu sur  »son gangstérisme » pratiqué au grand jour ?  »Etat de droit » oblige ! Allons-nous continuer à ne voir que des Congolais méprisés, humiliés et jetés en prison pendant que les criminels de grand chemin opèrent en plein jour impunément ? Les Congolais eux-mêmes vont-ils banaliser cette pratique du gangstérisme en passant à autre chose avant que  »Shina Rambo » ne recommence ou seront-ils capables de se mettre davantage ensemble pour le mettre hors d’état d’agir ainsi que  »le conglomérat d’aventuriers » qu’il gère ?

Donc, ce qui vient de se passer ce 15 mai 2020 est à la fois un dévoilement des méthodes et stratégies mises en œuvre dans notre pays pendant plus de deux décennies et un test grandeur nature pour l’  »Etat de droit » que les Congolais appellent de tous leurs vœux. Mais celui-ci n’adviendra pas avant que les Congolais méprisés, humiliés, avilis, appauvris, assujettis, tués, etc. ne renversent les rapports de force en neutralisant ce  »conglomérat d’aventuriers » et son  »autorité immorale ». Dans ce contexte, il est possible de comprendre que l’intervention des  »wewa » est une symbolique interpellante. C’est un message lancé aux compatriotes : unis autour d’une cause noble, nous sommes forts et pouvons vaincre  »le gangster ». Elle annonce la continuation du temps de l’insoumission aux  »infiltrés » et  »autres occupants » au pays de Lumumba.

Ce jour du 15 mai 2020 nous enseigne que les Congolais bien info-formés se mettent debout et luttent. Israël Mutombo, à travers ses émissions de  »Bosolo na politik », contribue sérieusement à cet éveil à côté de beaucoup d’autres compatriotes ayant compris que le temps de s’enfermer dans la peur (utilisée à partir de Kingakati comme arme pour dominer et soumettre les Congolais) est révolu.

Le souhait serait que nous puissions nous habituer à analyser en profondeur des  »faits d’actualité » en reliant à notre riche histoire. Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la communication nous y aident. Les livres, aussi. Nous en avons écrit un. Il est riche sur les questions abordées dans ce petit article. Il est intitulé :  »Demain, après Kabila ».

Les NTIC, les livres et les témoignages de terrain peuvent aider dans la lutte persévérante pour le renversement des rapports de force au cœur de l’Afrique et à l’avènement d’un Congo où la dignité de la personne humaine est respectée ainsi que toutes ses libertés fondamentales.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba

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