Les Congolais surpris étonnent !

Des compatriotes ne cessent de me demander ce que je pense de  »dernières nominations » dans  »les entreprises dites publiques ». Curieusement, certains font partie du camp de mes détracteurs. C’est-à-dire de ceux qui, en me lisant, ne cessent de me qualifier de tous les noms d’oiseaux. Pourtant, me relire leur permettrait, dans une certaine mesure de comprendre ce qu’ils estiment être  »une question d’actualité ».

A travers plusieurs articles, je ne cesse de décrier  »le pacte diabolique des copains et des coquins » parrainés par les mêmes  »acteurs pléniers » et jouant le rôle de  »proxies » au cœur de l’Afrique. Si cette vérité n’est pas comprise et partagée en conscience, il sera difficile de comprendre ce qui se passe dans notre pays depuis  »les élections-pièges-à-cons » de décembre 2018 et  »la guerre dite de libération de l’AFDL ».

Si certains  »ex-gouverneurs » du Congo-Kinshasa pouvaient, par exemple, dresser les listes des compatriotes qu’ils ont financés pendant qu’ils étaient  »aux affaires », plusieurs d’entre nous seraient obligés de revoir  »leurs croyances » et  »leur fanatisme » dans un quelconque changement qui serait porté par  »les gourous » qu’ils ont idolâtrés. Ces derniers ont l’avantage de savoir qu’ils instrumentalisent leurs applaudisseurs, leurs thuriféraires et leurs fanatiques en les tenant loin du clientélisme dans lequel ils sont impliqués.

La surprise de ces compatriotes (face aux  »dernières nominations ») n’est pas surprenante. Plusieurs d’entre eux ont été convaincus que lire les articles et les livres ne sert à rien :  »Chance ezali eloko pamba ». Apprendre, étudier, réfléchir, tout cela ne sert à rien. Et que s’en prendre aux leurs qui lisent , écrivent et s’adonnent aux choses de l’esprit permettrait à  »leurs gourous » de vivre tranquillement et de leur partager au moment opportun  »les miettes » qu’ils ramassent en dessous des tables des forces économiques transnationales dominantes et de leurs fantoches compradores.

Rompre avec cet  »esclavage volontaire » est exigeant. Cela demande une sérieuse renonciation aux croyances bien ancrées et un apprentissage réel de ce qui se passe dans notre pays depuis 1885. Cela demande que l’on puisse s’asseoir, lire et réfléchir. Créer ce temps peut se révéler être une mer à boire pour plusieurs d’entre nous.

Il y a, à ce point nommé, un devoir citoyen. Que ceux et celles d’entre nous sachant créer ce temps le fassent et partagent le fruit de leur apprentissage avec les autres malgré  »les noms d’oiseaux » qu’ils peuvent recevoir. Que petit à petit, les connaissances acquises et partagées par des consciences individuelles produisent  »une conscience collective des indignés et des insurgés ». Que ceux-ci se rassemblent dans des associations ou mouvements incarnant  »l’insurrection des consciences congolaises » à même de renverser le rapport de force imposé par l’infime minorité de copains et de coquins alliés de leurs parrains.

Il n’y a pas d’autre choix que ce renversement pacifique du rapport de force. Il n’advient qu’au bout de l’incarnation par  »une conscience collective adjugée » de l’indignation et du refus de l’assujettissement, de la soumission, de l’abâtardissement et de l’abrutissement entretenus par marionnettes de l’ordre transnational de la descente du Congo-Kinshasa aux enfers.

Une telle  »conscience adjugée » advient, petit à petit, au bout d’un fonctionnement patient et maximal de  »la fraternité de la nuit » que permettent, entre autres, les livres, les articles, l’intersocialité liée aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication et un partenariat géostratégique diversifié.

Depuis bientôt plus de six décennies, nous, Congolais, avons été socialisés, majoritairement à partir de  »la valeur marchande de l’argent ». Plusieurs d’entre nous en sont venus à estimer la valeur de leurs compatriotes à partir de la réponse à cette question : « Qu’est-ce que tu as ? » (Udi ne tshinyi ? Oza na nini?) Cette question marchandisant la vie a exclu cette autre liée à notre commune identité et rendant possible notre socialité partagée :« Qui es-tu ? » (Udi nganyi ? Oza nani?)

L’inversion de ces questions essentielles et la préférence des réponses pouvant leur être apportées ont créer, dans notre pays, une classe kleptocratique applaudie par des majorités refusant la relecture de notre histoire immédiate et assoiffées de l’avoir à n’importe quel prix et des minorités attachées à l’être, au « BOMOTO », au « UBUNTU », méprisées. Entre les deux, il y a des opportunistes pouvant passer d’un camp à l’autre selon les besoins de la cause. Et comme plusieurs populations du monde, nous avons, majoritairement, sombré dans  »la socialisation par la consommation ». « Dans ce paradis de consommation intensive, les individus peuvent se défaire de toute forme « d’identité collective »- communautés religieuses traditionnelles, quartiers, partis politiques, voire même nation. Ainsi, Streeck, soutient avec force que la participation à une « communauté de consommation » remplace l’intégration du citoyen dans une communauté de droit où la société est organisée pour permettre aux êtres humains de développer et de déployer leurs capacités spirituelles, morales, éthiques et cognitives. Si l’on est convaincu que l’on vit pour consommer et accumuler, alors cela réduit radicalement ce que signifie être humain. Le fait d’avoir a remplacé être. »(https://www.legrandsoir.info/la-classe-dirigeante-mondiale-ne-permettra-pas-qu-un-nouvel-ordre-mondial-equitable-apparaisse.html

Mohsen Abdelmoumen : Que pensez-vous de l’intention des gouvernements occidentaux d’avoir recours au traçage dans la crise du Covid 19 ? Les gouvernements n’utilisent-ils pas le prétexte de cette épidémie pour contrôler leurs populations ? Cette (…)
www.legrandsoir.info

)

Remettre les cerveaux à l’endroit dans des associations et mouvements portés par  »une conscience collective adjugée » pourrait, à la longue, faire en sorte que  »le fait d’être remplace avoir ». Cette thérapie collective n’est pas sorcière. Elle est indispensable au Congo-Kinshasa pour un réel changement de rapport de force.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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