Quand des compatriotes nous disent :  »Quelles sont vos propositions ? »

Depuis le début de la guerre de prédation et de basse intensité au Congo-Kinshasa, il arrive que certaines remises en question de la façon dont le pays est gouverné soient mal perçues et/ou mal lues. Et elles sont suivies de deux  »questions magiques » : « Que faut-il faire ? Quelles sont vos propositions ? »

Ces questions sont souvent posées aux compatriotes ayant plusieurs articles et livres à leur actif.

Même si  »bis repetita placent » (les choses répétées plaisent!), il est quasiment rares que les réponses que ces compatriotes ont déjà esquissées dans leurs écrits soient convoquées. Il aurait peut être été souhaitable que ceux qui posent ces questions  »magiques » commencent par dire :

« Au sujet de votre remise en question sur la façon dont le pays est gouvernée, vous avez, dans deux ou trois articles, dans deux ou trois livres, fait telle ou telle autre proposition. En voici les limites et les avantages. Ou tout simplement, dans le contexte actuel de notre pays, elles ne valent pas grand-chose. Ou elles ne sont pas applicables. » Non. Ce n’est pas à cela qu’il faut souvent s’attendre. Pourquoi ? Peut-être parce que les écrits de ces compatriotes ne sont pas connus ou ne sont pas lus. Il est aussi possible que demander cela soit exagéré. Dans ce cas, il faut se contenter de petites réponses rapides n’exigeant pas beaucoup d’effort de lecture. Pourtant, c’est faisable.

Un exemple. Freddy Mulumba Kabuayi produit une vidéo sur la question de la balkanisation du Congo-Kinshasa. Tshiyoyo et Mbelu la suivent et la relisent (.http://www.ingeta.com/la-presse-congolaise-avec-les-mots-de-freddy-mulumba/ et http://www.ingeta.com/freddy-mulumba-kabuayi-cherche-les-penseurs-et-les-intellectuels-congolais/ ) Ils écrivent deux articles. Ils les envoient à Freddy Mulumba Kabuayi. Ce dernier appelle l’un de deux pour lui dire que leurs articles esquissent une relecture pouvant faire avancer le débat sur la problématique abordée dans sa vidéo.

Il est donc possible de partir des propositions déjà faites pour alimenter le débat (argumenté) au lieu de reprendre à tout moment les mêmes  »questions magiques » : « Que faire ? Que proposez-vous ? »

Bon ! N’exagérons rien. Ne demandons pas à tout le monde de faire comme Tshiyoyo et Mbelu.

Néanmoins, le souhait aurait été qu’ils se démultiplient ! Dieu merci ! Les minorités éveillées partagent déjà cette préoccupation.  »Les grands changements sont moléculaires, imperceptibles », comme dirait Luciano Canfora. Et  »bis repetita placent » !

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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