Leurs guerres et le démembrement des pays attaqués. Le cas de Minembwe

 »Lorsque les minorités armées se posent en victimes, c’est pour mieux jouer aux bourreaux » Christophe Munzihirwa

Penser le Congo-Kinshasa en prenant des raccourcis peut desservir le pays et bloquer, pour longtemps,  son émergence comme entité souveraine.

Certaines réflexions faites autour de ce qui vient de se passer à Minembwe méritent d’être débattues en vue de leur approfondissement. Des indices tels que la présence des agents de l’ONU et celle de l’ambassadeur des USA devraient être étudiés en fonction de ceux qui ont planifié la guerre perpétuelle contre le Congo-Kinshasa.

Dans une interview accordée à un universitaire Rwandais, Robin Philpot (https://reseauinternational.net/louganda-fpr-envahit-le-rwanda-le-1er-octobre-1990/?fbclid=IwAR0IGPE4G2mp63xOI51N5IrweMrOwqmjNlj7mMTRztBfjrADW4DeMQWcrgE ) aide à comprendre que c’est depuis 1988 que la guerre de prédation et de basse intensité contre le Congo-Kinshasa a été planifiée.

Pourquoi ? En fonction de quels objectifs ? Quels sont les objectifs déjà atteints et ceux qui restent à atteindre ? Pourquoi l’ambassadeur des USA se retrouve-t-il à Minembwe au moment où cette entité doit être érigée en  »commune rurale » ? Pourquoi,  »un nègre de service » utilisé dans cette guerre au sein du RCD/GOMA et qui a présidé la cérémonie s’est-il retrouvé, pendant plusieurs années,  »ministre de la décentralisation » dans quelques  »gouvernements successifs » ?

Etudier l’histoire des guerres menées par les USA (et leurs alliés anglo-saxons) est ici indispensable. Cela aide à comprendre comment ils planifient la poursuite de leurs objectifs.

Un fait est plus ou moins établi. Chaque fois que les mondialistes (anglo-saxons) ont mené leur guerre contre un pays donné, ils ont fini par le démembrer.

Leurs atouts ? Ils font la guerre sur le temps long, recourent aux astuces psychologiques pour appâter les populations des pays qu’ils attaquent en cultivant les syndromes de Stockholm et du larbin, détruisent la culture et les identités fortes de ces pays, créent des marionnettes,  »acteurs apparents » qu’ils mettent sur le devant de la scène en leur jetant  »un pouvoir-os » qu’elles se disputent pour servir  »leur politique du diviser pour régner » pendant qu’ils avancent leurs pions, entretiennent l’abrutissement en créant des sujets de diversion et de  »selfisation » de l’instantané, etc.

Leur méthode ? L’infiltration. Ils infiltrent toutes les institutions des pays concernés. Leurs ONG sont mises à contribution et ils déboursent beaucoup d’argent. Pourquoi ? Parce que ce qu’ils gagnent leur permet de faire du bénéfice .

Ils ont démembré l’Allemagne, la Yougoslavie, l’URSS, la Libye, le Soudan et ils tiennent à démembrer le Congo-Kinshasa en l’amputant de sa partie appartenant au Grand Rift, cet espace géographique immensément riche en ressources naturelles allant du cap au Cape en Afrique du Sud.

Pourquoi tiennent-ils à la partition des pays qu’ils attaquent ? Pour les affaiblir en opposant les petites entités qu’ils créent les unes aux autres afin de servir  »leur politique du diviser pour régner ». Pour déraciner les populations autochtones et les livrer à l’errance et/ou les remplaces par les populations plus soumises au  »Nouvel Ordre Mondial ». Pour créer des  »minorités » qu’ils peuvent à tout moment instrumentaliser au cours de leurs conquêtes néocoloniales et éviter que les pays attaqués ne se reconstruisent en relisant leur histoire avec leurs propres populations et en utilisant leurs richesses convoitées.

Est-il possible de résister à cet assaut ? Oui. En étudiant leur histoire et la nôtre pour en faire les choses les plus partagées au sein de nos masses populaires. Connaître, en conscience, ces deux histoires, est une force terrible. Cela peut permettre une lutte aux fondements éthiques et moraux très dérangeante pour  »les maîtres du monde et ceux qui leur obéissent ».

A mon avis, la première  »petite victoire » de Mwazulu Diyabanza au Tribunal de Paris le 30 septembre 2020 est le fruit de la maîtrise de ces deux histoires du point de vue des œuvres d’art et culturelles (https://www.youtube.com/watch?v=fdRTx5qDWDU&fbclid=IwAR2BVtnRPpxVfJLzYNlVhyCQ-h3UyrJhm4fMeb1r3snHG-hReHSen5JT_1o ). La campagne et le relecture du rapport Mapping s’inscrit dans cette perspective. A ce sujet, Bénédicte Kumbi Njoko et Jean Claude Maswana ont commencé un travail de grande qualité ce 1er octobre 2020 (10 ANS DE RAPPORT MAPPING : DR MUKWEGE, PRIX NOBEL DE LA PAIX S’EXPRIME ) Ils nous poussent à relire à la fois notre histoire, celle de ceux qui, depuis 1885, ont choisi de faire du Congo-Kinshasa  »un bien privé » et à être sensibles à leurs méthodes du point de vue géopolitique et géostratégique.

Ceci étant dit, diversifier les luttes et procéder à une bonne division du travail sur le court, moyen et long terme est essentiel pour notre devenir collectif. L’enfermement dans  »l’instantané » peut se révéler être une bêtise abrutissante et imbécillisante.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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