RDC : l’opposant Kyungu wa Kumwanza empêché d’accéder à son lieu de culte

Par Jeune Afrique avec AFP

Le président de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec) et de l’Assemblée provinciale du Haut- Katanga, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, a affirmé dimanche avoir été empêché par les forces de l’ordre d’accéder à son lieu de culte à Lubumbashi dans le sud-est de la RDC.

« J’ai été empêché par les militaires et les policiers d’assister à la messe. C’est inadmissible », a déclaré à l’AFP M. Kyungu, qui projetait de tenir un meeting pour dénoncer l’arrestation de militants la semaine dernière.

Depuis l’aube, selon des témoins, les forces de l’ordre ont investi l’église catholique Basilique de Kenya où prie M. Kyungu, créant la panique dans ce quartier du sud-ouest de Lubumbashi, capitale de la province du Haut-Katanga.

« Environ deux cents militaires armés de kalachnikov et pour certains de lance-roquettes et une centaine de policiers ont encerclé ce lieu de culte dimanche matin », a constaté un journaliste de l’AFP.

« N’ayez pas peur »

Le chef provincial de la police, le général Jean-Bosco Kalenga, a indiqué aux fidèles que les forces de l’ordre étaient venues prier en commémoration de la journée internationale de la fin de la guerre mondiale du 11 novembre. « N’ayez pas peur », a-t-il lancé.

L’armée est venue en renfort de la police car on soupçonne M. Kyungu de s’être entouré de milice, a indiqué à l’AFP sous couvert d’anonymat un commandant de l’armée aux abords de l’église.

Un des officiants du culte a ajouté qu’on ne vient pas prier à l’église avec des armes lourdes. C’est une violation du lieu de culte qui est apolitique.

Le 20 septembre, cette église avait été encerclée par quelque 200 hommes en uniformes de la police alors que M. Kyungu assistait à la messe.

L’Unafec de M. Kyungu appartient au G7, groupe de sept partis dont les dirigeants ont été exclus de la majorité en septembre après avoir mis en garde le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, contre la tentation de s’accrocher à son poste.

Lundi, huit de ses militants ont été arrêtés à Lubumbashi par les forces de l’ordre et deux d’entre eux ont ensuite été transférés à Kinshasa.

Le climat politique est très tendu en RDC. L’opposition accuse le chef de l’État de chercher à contourner par tous les moyens l’interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter.

La présidentielle devant avoir lieu avant la fin novembre 2016 paraît aujourd’hui incertaine et M. Kabila s’apprête à convoquer un dialogue national en vue d’élections apaisées qu’une grande partie de l’opposition dénonce comme une manoeuvre dilatoire.

Leave a comment

Your email address will not be published.


*