Lumumba vs Kalonji. Lumumba vs Tshombe. Lumumba vs Kasavubu. Mobutu vs Lumumba et Kasavubu

« On ne peut pas avoir le pouvoir sans savoir contre qui on lutte. Tant qu’on ne sait pas l’origine des choses, on ne sait pas contre qui lutter. » V. BUGAULT

Qu’est-ce que l’histoire nous a-t-elle fait ? Pourquoi, à l’approche des élections-pièges-à-cons, oublions-nous le recours que les coulisses font de  »la politique du diviser pour régner » avant de nous embarquer dans des débats dont nous refusons de maîtriser les enjeux ? Pourquoi ? D’où vient ce mépris que nous avons à l’endroit de notre histoire au moment où certains de ses épisodes sont rejoués ? Relire notre histoire pourrait être un sérieux dépannage pour comprendre ces compatriotes qui ont la tête et les poches ailleurs et ne laissant au pays de Lumumba que leurs corps.

Ils sont beaucoup plus dangereux que certaines  »propositions des lois ». Ils créent des sujets tabous et refusent le déb at tout en déclarant qu’ils sont des républicains et des démocrates. Encore faudrait-il qu’ils nous disent ce qu’ils entendent par être républicain et démocrate ? Incapables de définir les idéologies de leurs propres partis et d’en expliquer publiquement les lignes maîtresses, je ne suis pas très sûr qu’ils sachent ce que signifie être républicain ou démocrate.

Il est un fait que certains parmi eux ont de l’argent, et même beaucoup d’argent. Ils ont fait partie du réseau transnational de prédation. Imbus de leur  »hubris », ils estimeraient qu’avoir de l’argent leur permet tout. Ils peuvent acheter tout et tout le monde tout en évitant que les mécanismes pouvant vérifier l’origine de cet argent soient mis en place. C’est aussi dingue que ça !

Pour eux et pour leurs fanatiques, applaudisseurs, tambourinaires et thuriféraires, il serait souhaitable qu’ils relisent notre histoire afin qu’ils se rendent compte de ce qui a réellement opposé Lumumba à Kalonji, Tshombe à Lumumba, Lumumba à Kasavubu, Mobutu à Lumumba et à Kasavubu, Mobutu à Kasavubu et à Mulele, etc. Malheureusement, ils s’en moquent éperdument.

Tant que cette histoire et ses enjeux ne seront pas maîtrisés par une bonne masse critique, je serai pessimiste sur la réelle sortie prochaine de la débâcle kongolaise. Néanmoins, je reste ouvert au miracle de la production de l’improbable…

Pour aller plus loin, je propose la lecture de cinq livres seulement et d’un article :

P. DAVISTER, Katanga. Enjeu du monde, Europe-Afrique, 1960

J. CHOME, L’ascension de Mobutu. Du sergent Joseph au général Sese Seko, Bruxelles, Complexe, 1974

A. SHOLLER, Congo 1959-1960. Mission au Katanga intérim à Léopoldville. Naissance d’une indépendance et d’une sécession, Duculot, Bruxelles, 1982

L.DE WITTE, L’ascension de Mobutu. Comment la Belgique et les USA ont installé une dictature, Bruxelles, Investig’Action, 2017

A. J. LE CLERCQ, Histoire cruelle mais vraie du Congo belge, Paris, Du Jourdain, 2020

Le grand dossier ; CIA. Les manigances de l’Occident pour contrôler l’Afrique à distance, dans NewAfrican. Le magazine de l’Afrique, février-avril 2008, p. 6-16

L’ignorance de cette histoire est une entorse à la promotion d’une bonne partie de la culture (historique) commune partagée et un frein à la cohésion sociale.

Payer des lobbyistes à l’extérieur du pays et enfariner ses compatriotes tout en assumant bien sa tâche de  »négrier des temps modernes », c’est le lot de plusieurs politicards kongolais, toutes tendances confondues. A un certain moment, tous ne jurent que par l’éclatement du pays après les sacrifices humains de  »leurs moutons » envoyés à l’abattoir de la rue avant qu’ils refassent leurs alliances vampiristes de copains et de coquins. Eza mawa ! Eza pasi !

Babanya Somba Manya

Génération Lumumba 1961

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