500 soldats rwandais au Kongo-Kinshasa sans un audit de l’armée

«  ô Peuple ( …) Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote, – et que tu nous imposes par ton imbécillité. » Albert Libertad

Le 08 juin 2022, le porte-parole du  »gouverneur » du Sud-Kivu a annoncé le déploiement de 500 militaires rwandais habillés d’une nouvelle tenue à Rutshuru, au Nord-Kivu, aux côtés des M23. Comme d’habitude, les hommes de Paul Kagamé ont nié cette évidence.

Pourquoi une nouvelle tenue ? Peut-être pour exprimer les capacités caméléonesques de la junte du  »paralytique » de Kigali lorsqu’il est prêt à jouer  »la stratégie du fou ».

Un petit rappel. L’entrée de l’AFDL au Kongo-Kinshasa en 1996-1997 a facilité l’infiltration de l’armée kongolaise par des militaires des armées étrangères dont celles de l’Ouganda et du Rwanda. Les multiples opérations de désarmement, de mixage,de brassage et de réinsertion dictées par  »les accords bidons » signés par les politicards, les mercenaires kongolais et les chefs de fausses rébellions téléguidées par les pays voisins ont empiré la situation de cette même armée en y déversant des soldats étrangers. Les incursions répétées du Rwanda de Paul Kagame au pays de Lumumba alimente aussi cette infiltration.

Organiser, en bonne et due forme, un audit de cette armée serait l’une des pistes pouvant la débarrasser de tous ces infiltrés et autres mercenaires rendant difficile le travail des patriotes qui en font partie et qui essaient, le mieux qu’ils peuvent, de défendre leurs compatriotes et l’intégrité du territoire kongolais. Constater qu’il y a eu une incursion de 500 soldats rwandais au Kongo-Kinshasa sans penser à tous ceux qui y sont déjà depuis les années 1990 serait une façon de se livrer à une lecture a-historique de ce qui se passe réellement au coeur de l’Afrique.

Qui peut organiser cet audit ? Il appartient aux collectifs citoyens auto-organisés de faire de l’audit de l’armée leur cheval de bataille. Il serait temps qu’ils comprennent que se mobiliser à travers tout le pays comme un seul homme face à la guerre perpétuelle qui lui est imposée depuis plus de deux décennies est une question de vie ou de mort.

Leur auto-organisation devrait conduire à court, moyen et long terme à créer et à imposer aux gouvernants de fait des rapports de force sociaux pouvant peser lourd dans la balance des rapports de force institutionnels.

Imposer aux gouvernants de fait des rapports de force sociaux pourrait changer la donne au pays. C’est-à-dire débarrasser l’armée, la police et les services secrets de toutes les brebis galeuses et autres infiltrés.

Un autre petit rappel. Les infiltrations répétées de l’armée de Paul Kagame au Kongo-Kinshasa servent un agenda mondialiste. Celui-ci ne peut pâs être compréhensible sans un petit effort déployé pour sortir de l’insularité et de  »l’exceptionnalisme » kongolais afin d’analyser lucidement ce qui se passe ailleurs. Diluer les nations dans un monde sans frontières et géré par les oligarques ploutocrates fait partie dudit agenda mondialiste.

L’URSS en a fait les frais. La Yougoslavie, la Libye, le Soudan, etc. , sont des exemples à étudier. La Russie, l’Afghanistan, la Syrie, le Venezuela, l’Iran, le Mali, etc., ont résisté et résistent encore à cet agenda. Ils constituent pour les patriotes kongolais des exemples palpables d’un échec imposé aux grandes puissances soutenant Paul Kagame et son armée.

Les pays ayant résisté jusqu’à ce jour aux assauts mondialistes visant leur dilution dans un monde sans frontières sont, souvent, ceux qui ont su acquérir la maîtrise de leur histoire, de la technologie, de leur culture et qui ont pesé dans les rapports de force politiques (idéologiques) économiques, militaires et sociaux. Avec beaucoup de courage et de patience, avec un grand esprit d’abnégation et une foi certaine en un avenir différent, ils ont su nommer leurs adversaires, organiser les moyens de leur lutte et diversifier leur partenariat (économique et) stratégique.

Le Kongo-Kinshasa n’est pas un pays  »exceptionnel ». Des slogans du genre  »Kongo eza ya Nzambe »,  » il ne sera jamais balkanisé » peuvent relever d’une paresse intellectuelle et/ou de l’ignorance des farouches adversaires de ce pays. Ils peuvent être utilisés comme des somnifères pour endormir les masses populaires et livrer ce pays aux prédateurs.

Rompre avec la facilité et la trahison exige des collectifs citoyens auto-organisés d’imposer des rapports de force sociaux. Ils peuvent faire de certaines exigences des lignes rouges à ne pas franchir avant d’aller aux  »élections-pièges-à-cons » :

-pas d’élections sans libération totale du pays et traduction en justice des auteurs des crimes économiques, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ;

-pas d’élections sans audit de l’armée, de la police et des services secrets ;

-pas d’élections sans organisation de la justice transitionnelle ;

-pas d’élections sans des accords de partenariat économique et stratégique avec les pays respectueux de la charte de l’ONU, etc.

Franchir ces lignes rouges devrait conduire les collectifs citoyens à institutionnaliser un autre ordre politique afin que le peuple s’assume comme souverain primaire. C’est-à-dire un ordre politique au service des intérêts du pays et du panafricanisme des peuples.

Donc, rompre avec la paresse intellectuelle et l’ignorance pourrait inciter les collectifs citoyens auto-organisés à apprendre des autres afin qu’ils changent de paradigme dans les domaines clés de la vie nationale.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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