RDC: Amnesty international dénonce la répression des « voix discordantes »

Vu de la salle d’audience de la prison centrale Makala à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo
Vu de la salle d’audience de la prison centrale Makala à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Vu de la salle d’audience de la prison centrale Makala à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Dans un rapport publié jeudi 26 novembre, Amnesty International dénonce la répression qui « s’abat sur la société civile et l’opposition en République démocratique du Congo ». Selon cette ONG, la justice congolaise est instrumentalisée pour « réduire au silence ceux qui sont en désaccord avec l’idée d’un troisième mandat pour le président Kabila ».

Des militants et responsables politiques qui dénoncent les manœuvres de Joseph Kabila, le président de la République démocratique du Congo, afin de briguer un troisième mandat, sont soumis à des arrestations arbitraires et, dans certains cas, placés en détention au secret pour des durées prolongées, note Amnesty international.

Le rapport intitulé « Ils sont traités comme des criminels. La RDC fait taire des voix discordantes pendant la période préélectorale » cite les noms de quelques personnes arrêtées. Selon Amnesty international, elles ont été arrêtées « pour avoir fait usage pacifiquement de leur droit à la liberté d’expression, de réunion et d’association ».

L’ONG cite notamment les noms d’Ernest Kyaviro, Cyrille Dowe, Jean-Bertrand EwangaJean-Claude MuyamboVano Kiboko et Christopher Ngoyi.

Amnesty international évoque également les cas de Fred Bauma et Yves Makwambala arrêtés en mars par les forces de sécurité lors d’une conférence de presse pour le lancement du programme de Filimbi (sifflet, en swahili), un mouvement de jeunesse.

L’ONG indique que ces deux jeunes se trouvent toujours en détention arbitraire, sans aucun élément de preuve.

« Ce que nous avons constaté depuis le début de l’année ce que la justice a été d’une certaine manière instrumentalisée pour faire taire ceux qui sont en désaccord avec l’idée d’un troisième mandat du président Kabila ou qu’il reste au pouvoir par un glissement des élections. En fait, cette instrumentalisation commence par les arrestations arbitraires », explique Evie Franck, chercheuse à Amnesty international.

La chercheuse évoque le rôle joué par l’Agence nationale de renseignements (ANR) dans beaucoup d’arrestations.

« L’agence [national de renseignements] ne respecte pas le droit garanti par la constitution de la République notamment il y a la pratique de détention au secret des individus, garder en détention sans charge, sans avoir accès à un avocat. Nous voyons la liberté provisoire être toujours refusée souvent sans motivation », commente Evie Franck.

Le rapport d’Amnesty international porte sur les cas de huit personnes incarcérées après avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion, et dont une a passé 145 jours en détention au secret.

Le chef de l’Etat congolais Joseph Kabila achève son deuxième mandat en décembre 2016. L’actuelle constitution l’interdit de briguer un troisième mandat. L’opposition le soupçonne de vouloir rester au pouvoir au-delà de son mandat.

 

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