Mieux nommer et/ou renommer la guerre contre le Kongo-Kinshasa

Il est curieux de se rendre compte que la guerre d’usure menée contre le Kongo-Kinshasa ne puisse plus être expliquée sur le temps long. Il y a, dans le chef de plusieurs compatriotes, comme un souhait partagé d’emprunter les raccourcis.

Au fur et à mesure que le temps passe, même des compatriotes ayant publié des livres sur cette guerre et/ou ayant à plusieurs reprises commenté ceux qui ont été écrit là-dessus semblent finir par partager des raccourcis. Pour tout ce beau monde, il ne s’agit plus du tout de  »Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique ». Non. Il est dorénavant question d’un petit pays, le Rwanda, qui agresse le  »géant Kongo ».

Kokamwa ! Qu’est-ce qui s’est passé dans l’imaginaire collectif kongolais ? Bon Dieu ! Il ne s’agit plus de  »Crimes organisés » et de  »la politique des puissances en Afrique », de  » crimes sans châtiment » au cours  »des guerres secrètes de la politique et de la justice internationales », il ne s’agit plus que du  »paralytique de Kigali » et de sa politique expansionniste.

Bref, il semble être révolu, le temps où cette guerre était bien nommée  » guerre de basse intensité » c’est-à-dire une guerre anglo-saxonne menée par des proxys rwandais, ougandais, burundais, kongolais, tanzaniens, etc. interposés.

L’hypocrisie collective a fini par manger plusieurs coeurs et plusieurs esprits au point de les pousser à mal poser et reposer la question de la guerre orchestrée contre le Kongo-Kinshasa en vue de proposer des réponses qui ne valent pas la peine.

Cette hypocrisie collective pourrait être un signe attestant davantage que cette guerre d’usure est fondamentalement menée contre l’intelligence kongolaise et africaine.

Se ressaisir consisterait, entre autres, à engager des efforts collectifs pour mieux nommer et/ou renommer cette guerre en vue d’en approfondir les enjeux, les stratégies et les tactiques sur le temps long et de proposer des issues pour le Kongo-Kinshasa et l’Afrique sur le cours, moyen et long terme. Il y va de du devenir collectif du pays de Lumumba et de l’Afrique.

L’option pour les raccourcis peut nous replonger dans une autoflagellation stérile. Revenir au travail de l’intelligence abattu sur cette guerre pourrait nous aider à mieux cerner  »ce chaos contrôlé », à mieux identifier ses contrôleurs des coulisses, les marionnettes utilisées pour l’entretenir, les mammonistes vampires s’abreuvant du sang kongolais et africains, les ONG et les organisations dites internationales bidons participant de ce  »chaos » et à mieux recharger les batteries pour des luttes patriotiques et souverainistes sur le court, moyen et long terme dans un monde où les globalistes apatrides sont en guerre perpétuelle contre les  »Etats civilisations ».

Si cela était possible, organiser et/ou réorganiser des grandes conférences au pays en langues vernaculaires sur les tenants et les aboutissants de cette guerre participerait de la recharge des batteries pour des luttes d’émancipation sur le temps long.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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