Budget 2016 : « La RD Congo fait son entrée dans un état d’urgence ou d’exception », prévient le sénateur Jacques Djoli

Jacques Djoli. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
 Écrit par Jay Faustin Kumwaf

Le  sénateur Jacques Djoli a accusé jeudi 26 novembre 2015 à Kinshasa le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) d’avoir « créé des provinces spéciales avec des commissaires spéciaux sans que les Assemblées provinciales puissent voter des édits ».

« Je me demande comment on va consolider le budget. Nous sommes dans un budget complexe. Nous  sommes entrés dans un état d’urgence ou d’exception sans le respect de la Constitution », a-t-il  prévenu dans une intervention au débat parlementaire sur le projet du budget de l’Etat 2016, présenté par le ministre d’Etat en charge du Budget, Michel Bongongo.

Pour cet excellent avocat, « c’est l’état d’exception » parce que « le gouvernement ne peut pas aller dans l’exception, sans consulter le Parlement ». Alors, a-t-il interrogé, « comment peut-on changer le régime politique ? ».

Jacques Djoli a encore déploré le fait que « le Sénat vote le budget sans une vision globale qui pose la question sur la pertinence des documents présentés par le gouvernement central ». Il a rappelé que le Sénat n’a « jamais voté la loi de  programmation des FARDC » dont il a voulu obtenir des précisions.

Après avoir plaidé pour « la sincérité  du budget », il a insisté sur un « budget  du gouvernement central et des  provinces consacrant son unité ».

« Le budget devrait être consolidé, pour avoir le tableau de la gestion publique. Là, nous avons seulement un simple aspect. La loi des finances doit être  un cadre non budgétivore à moyen terme », a expliqué le sénateur Djoli, professeur à la Faculté de droit de l’Université de Kinshasa (UNIKIN).

« Notre économie demeure celle des rentes. Quels sont les outils, pour changer la situation de sortir de l’état de pauvreté ? Il n’y a  aucun chiffre avancé dans les investissements des entités territoriales décentralisées (ETD) », a-t-il fait savoir.

Il s’est posé, à titre d’illustration, la question de savoir comment on peut documenter des recettes de l’Enseignement supérieur et universitaire, puisque le gouvernement devrait accorder des allocations.

Face au débat nourri, le président du Sénat, Kengo wa Dondo a demandé à la Commission ECOFIN de revenir sur toutes les questions soulevées par le sénateur Djoli.

Le sénateur Alain Maïndombe s’est dit « surpris » de constater qu’il n’y a aucun crédit budgétaire prévu dans la rubrique ‘’ Equipements militaires’’, pour faire face  à l’incursion des rebelles rwandais.

Il a demandé au gouvernement de penser à l’asphaltage du tronçon routier  Mongata- Baningiville dans la nouvelle province du Kwilu.

Il a sollicité l’emplacement d’un bac  pour relier Bagata à  la ville de Bandundu.

 

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