Le Kongo-Kinshasa n’a pas perdu sa souveraineté à partir des années 1990

La course derrière les questions dites d’actualité peut prêter flanc aux raccourcis lorsqu’il faut relire et/ou réécrire l’histoire du Kongo-Kinshasa. Surtout, celle liée à la guerre raciste de prédation et de basse intensité que ce pays connaît depuis les années 1990. La course derrière les questions dites d’actualité peut passer à côté de l’approfondissement de certaines questions essentielles et existentielles pour le Kongo-Kinshasa.

Telle est, par exemple, la question de la souveraineté de ce pays et celle de la guerre par morceaux à laquelle il fait face depuis plusieurs années. Les emprunteurs des raccourcis voudraient convaincre ceux qui veulent les entendre que c’est à partir des années 1994 que le Kongo-Kinshasa ne réussit pas à bâtir sa souveraineté intégrale.

Pourtant, une relecture intelligente et avertie de l’histoire informe qu’après l’indépendance formelle du pays, l’assassinat de Lumumba le 17 janvier 1961 met officiellement fin à la souveraineté conquise le 30 juin 1960.

Cet assassinat est un fait majeur dans l’histoire du pays. Pourquoi ? Parce que le Premier ministre kongolais avait une idée claire et limpide du contenu de l’indépendance et de la souveraineté du pays. Pour lui, cela signifiait « un kongolais est chef de l’Etat et les Kongolais sont maîtres de leur pays. » Son assassinat efface cette approche de la souveraineté des têtes et des coeurs de ses compatriotes et quelques années plus tard, Mobutu, un homme lige du capital financier, est imposé au pays afin qu’il soit au service des trans et multinationales pour lesquelles le Kongo-Kinshasa ne peut être qu’un réservoir des matières premières, sans plus.

Il est arrivé que de temps en temps, Mobutu joue ses maîtres les uns contre les autres en se faisant taper sur les doigts.

Soupçonné malade, ses maîtres prennent la décision de le remplacer par deux  »nouveaux leaders » de  »la renaissance africaine », Museveni et Kagame. Ces maîtres aident Museveni à remplacer Milton Obote en 1986. Ils ont un grand projet après la chute du mur de Berlin : imposer  »l’impérialisme intelligent  » au monde entier en menant des guerres par procuration.

Après la chute du mur de Berlin en 1989 et la fin de l’URSS en 1991,  »l’impérialisme intelligent » et ses globalistes apatrides se cherchent de nouveaux ennemis pour justifier leurs guerres expansionnistes. Ils cherchent à chasser les Français et les Belges de  »leurs pré-carrés » et faire main basse sur les richesses minérales du Kongo-Kinshasa après avoir  »corrompu »  »des élites kongolaises » et choisi de travailler avec les deux  »nouveaux leaders de la renaissance africaine », Museveni et Kagame.

La guerre menée contre le Kongo-Kinshasa n’est pas du tout la conséquence du génocide rwandais. Non. Le génocide rwandais rentre dans le projet des globalistes apatrides de pouvoir prendre possession du Kongo-Kinshasa, d’en être  »les maîtres » après leur homme lige, Mobutu. La guerre est une confiscation et une dénégation permanentes de la souveraineté kongolaise. Elle a produit, au coeur de l’Afrique, un  »Etat-failli-raté ».

Ce n’est pas parce que la France a demandé aux Kongolais(es) d’ouvrir le couloir humanitaire que le pays de Lumumba a été envahi, non.

Par-delà le génocide rwandais, le Kongo-Kinshasa était la véritable cible.

Malheureusement, les réponses rapides données aux questions dites d’actualité ne permettent pas de remonter aux sources de cette guerre raciste de prédation et de basse intensité. Ces réponses rapides ne permettent pas de relire l’abondante documentation sur cette guerre.

Les lecteurs du  »Dernier Mitterrand » savent ce qu’il dit au sujet de la guerre menée contre la France par les globalistes apatrides.

Alors, lorsqu’un Young Global Leader se rend au Kongo-Kinshasa, il ne le fait pas au nom de la France. Non. Il joue son rôle au sein des globalistes apatrides. Malheureusement, plusieurs compatriotes n’ont pas encore compris que plusieurs  »élites politiques » jouent actuellement le rôle de larbins. Dommage !

Et lorsqu’il accuse le pays de Lumumba de n’avoir pas réussi à organiser sa souveraineté depuis 1994, il compte sur un public ayant opté pour le refus d’apprendre, la volonté d’ignorer l’histoire de son pays et s’étant converti en applaudisseur, en thuriféraire et en tambourinaire. Dommage !

Sans une bonne maîtrise collective de l’histoire du pays, les Kongolais pourraient être, pendant longtemps,  »les canards sauvages » des globalistes apatrides. Dieu merci ! Les jeunes dissidents, résistants et révolutionnaires se lèvent !

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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