Insistant sur la tenue de la présidentielle dans les délais constitutionnels : Alexis Mutanda explicite la position de l’UDPS sur le Dialogue

Alexi_MutandaL’élu de Mbuji-Mayi rappelle que ce forum doit se tenir sous une facilitation étrangère désignée par la Communauté internationale et non convoqué par Joseph Kabila pour demander la réduction des modes de scrutins directs!

Le dialogue politique, tel que convoqué par le chef de l’Etat, Joseph Kabila, ne semble pas intéresser l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), première formation à avoir réclamé ce forum à travers sa « Feuille de route » publiée en février 2015, conformément à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.

Ainsi, face aux interprétations diverses sur l’actuelle position de ce parti par rapport à cette rencontre, le député national Alexis Mutanda Ngoy Muana, haut cadre du parti cher au Sphinx de Limete, a tenu, au cours d’un entretien accordé à la presse, à expliciter la pensée de sa formation politique, initiatrice justement de ce dialogue.

Il a, d’abord, rappelé la position de l’UDPS, relevée dans le dernier communiqué officiel du parti, signé le 1er décembre 2015, par son président national, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, de ne pas participer « au dialogue made in Joseph Kabila ».

Pour ce qui est de la Feuille de route de l’UDPS, ce document a toujours relevé les désidératas du parti, réclamant ainsi « le dialogue dans le format de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ». Ainsi, dans l’esprit de cet accord, le facilitateur, désigné par le secrétaire général de l’ONU, devrait donc inviter les parties concernées dans le dialogue pour échanger et avoir leurs propositions avant de plonger dans des discussions profondes.

L’UDPS n’approuve pas que Joseph Kabila convoque cette rencontre et indique même les matières qui devraient être débattues, notamment celle de la réduction des modes de scrutins directs pour raison de finances qui posent problème au gouvernement. Ce qui n’est pas dans les propositions formulées par l’UDPS à travers sa Feuille de route.

Le dialogue sous la médiation internationale ou rien

Pour ce parti politique, la Feuille de route propose comme matière à débattre; le calendrier électoral privilégiant pour 2016 la présidentielle et les législatives, le fichier électoral qui doit inclure les nouveaux majeurs et la préparation du terrain pour des élections apaisées et permettant la passation pacifique du pouvoir entre le président sortant et le nouveau président en RD Congo.

L’élu de Mbuji-Mayi est même revenu sur la volonté du gouvernement de ne pas vouloir organiser les élections dans les délais indiqués par la Constitution.

Or pour lui, gouverner c’est prévoir. Le gouvernement devrait donc mobiliser les moyens pour la tenue des élections dans le pays. Puisque les moyens font défaut aujourd’hui, il a demandé que les élections relevées comme importantes par la Constitution; la présidentielle et les législatives, soient privilégiées. Ce qui est possible pour le temps qu’il reste, a-t-il soutenu.

Aussi, comme le gouvernement a trainé les pieds pour financer la tenue des élections, « nous allons au dialogue pour convenir un calendrier électoral réaliste de manière à organiser les élections importantes dans les délais constitutionnels », a-t-il encore soutenu, « étant donné que le pouvoir de Kinshasa a démontré sa volonté de ne pas servir le peuple au service duquel il est sensé s’y mettre ».

Le secrétaire général honoraire de l’UDPS n’a pas voulu s’attarder sur le débat de l’imperium mené par son parti, car le contexte n’est plus le même. Surtout que pour lui, la politique est dynamique, a reconnu ce député national.

Ce haut cadre de l’UDPS s’est opposé farouchement à toute modification du mode de scrutin qui va entrainer ipso-facto la modification de la Constitution.

La modification de la Constitution, à travers le changement de ce mode de scrutin, permettra surement à l’actuel chef de l’Etat qui est à son deuxième et dernier mandat, de se représenter pour une troisième fois. Et de soutenir encore, « son mandat est fini, il doit céder le pouvoir et organiser les élections dans les délais constitutionnels ».

Le député national Alexis Mutanda n’a pas manqué de dire un mot sur la mise en garde lancée par le procureur général de la République qui, a estimé ce haut cadre de l’UDPS, n’est pas au dessus de la loi pour empêcher le peuple d’user son droit constitutionnel de se prendre en charge.

Par Lucien Kazadi T.

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