Fin d’année sous insécurité : l’indifférence de Boshab

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Malgré la détermination des autorités de la Police nationale congolaise à assurer la sécurité de la population en cette période de fin d’année, l’actualité récente dans certaines provinces de la RDC suscite des inquiétudes. La fête de noël a été célébrée dans la peur dans une bonne partie du territoire de Béni à cause de menaces des différents groupes rebelles qui continuent de massacrer des civils. Certains habitants de cette partie du Nord-Kivu ne se sont déplacés de chez eux, préférant passer la fête de la nativité dans la méditation.

Dans certains quartiers de Kinshasa, il est devenu plus prudent de ne pas décrocher le téléphone car les voleurs à l’arraché sont à l’affût des moindres mouvements, et les bijoux ainsi que les appareils électroniques sont leurs cibles premières. Ces malfrats ne se contentent plus de dépouiller leurs victimes mais n’hésitent plus à les agresser avec des armes blanches même en plein jour. La commune de Ndjili dans la capitale congolaise est devenue une zone rouge, les malfaiteurs s’en prenant non seulement aux personnes mais s’illustrent par des viols sur les jeunes filles et des femmes de tous âges. Pendant ce temps, l’on reproche à Evariste Boshab, Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité de ne pas fournir assez d’efforts pour répondre aux attentes du Chef de l’Etat en matière de sécurité depuis sa nomination au gouvernement Matata 2. Celui qui, le jour de sa prise de fonction, avait pris l’engagement de «‘traquer jusque dans leur dernier retranchement les malfrats partout à travers le pays », s’est révélé une année après, incapable de sécuriser un seul quartier de Kinshasa, Au contraire, c’est plutôt ce malfrats, dans la capitale ou à l’intérieur du pays, qui continuent à traquer et à tuer des populations civiles jusque dans leurs domiciles. Et l’ancien Secrétaire général du PPRD est plus présent là où on l’attend le moins.

Depuis sa nomination, le territoire de Beni continue à vivre des moments d’horreur sans précédent avec des massacres à répétition des ‘populations civiles perpétrés par les présumés rebelles ougandais d’ADF. La société civile note, depuis octobre 2014, plus de 300 morts tués dans un mode opératoire cruel. Et l’Etat, représenté par le ministère en charge de l’Intérieur et Sécurité, peine à trouver une solution efficace pour mettre fin à ce cycle de violences. Le territoire de Béni est loin d’avoir le monopole de l’insécurité. Les autres coins du pays sont également concernés par ce phénomène, à l’instar du territoire de Katako-Kombe dans la province du Sankuru où plus de 200 maisons ont été brulées dans le village Owango au début de décembre courant, de suite d’un conflit coutumier opposant deux familles. Ces attaques ont également fait deux’ morts dont un policier et plusieurs blessés. Une femme arrêtée pendant les attaques a été transférée à l’auditorat de Lodja où elle subirait un traitement inhumain pendant que l’un de ses fils a été porté disparu.

Alors que des mesures ‘draconiennes devaient, être mises en place durant la période de fêtes afin que chaque Congolais puisse passer les festivités avec sérénité, conformément à la volonté du Chef dé l’Etat, du côté de la Vice-primature de l’Intérieur et de la Sécurité, l’on observe une indifférence inquiétante de Boshab. Une plus grande prise de responsabilité de sa part est souhaitée par bon nombre de congolais. « On est forcé de s’interroger sur le programme de sécurité mis en place par Evariste Boshab, car, visiblement, il est plus visible lors de débats politiques que sur son secteur. Sous son prédécesseur Richard Muyej, le ministère de l’Intérieur jouait réellement son rôle malgré quelques petits soucis. Mais avec lui, c’est tout le contraire. Le grand déçu de ce manque d’efficacité de Boshab devait être le Chef de l’Etat qui doit, nécessairement se débarrasser de lui », estime un habitant de Kinshasa.

Par ailleurs, ayant lamentablement échoué sur le secteur de la sécurité, Evariste Boshab, professeure de droit de son état, avait aussi fait sensation en juillet dernier en se substituant au président de la Commission électorale nationale, indépendante (CENI). Il avait ainsi programmé, avec autorité, les dates de l’élection des gouverneurs des nouvelles provinces, avant de se rétracter. D’un échec à un autre, il s’est révélé incapable de recadrer les choses pour une meilleure lisibilité des partis politiques en RDC. En effet, depuis l’auto-exclusion de leurs leaders de la Majorité présidentielle, certains partis politiques du G7 apparaissent sous une double facette avec des ailes dissidentes revendiquant les même logos, les mêmes emblèmes et les mêmes appellations.

Avec cette cacophonie, certains analystes estiment que Boshab permet la violation de la loi et est loin de promouvoir la cohésion nationale. Choquée par l’incapacité du Vice-premier ministre de l’intérieur et sécurité à sécuriser les populations à cette période de fin d’année, une certaine opinion demande au Chef de l’Etat de se saisir de ce dossier et de mettre hors-jeu Evariste Boshab pour l’intérêt de la nation.

Par Jean Dende

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